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Page:Revue des Deux Mondes - 1923 - tome 13.djvu/209

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le développement de l’histoire sociale de notre Patrie. Les travaux de nos compagnies provinciales, favorisés souvent par une bonne conservation des archives, abondent dans cet ordre d’idées. Voici, à l’Académie du Var, une excellente étude de M. Jacques Parés sur « les billets de confiance, — complément des assignats, — de la municipalité de Toulon, » et, du même auteur, des documents très curieux sur « l’aurore du journalisme à Toulon au XVIIIe siècle. »

La Société des Antiquaires de l’Ouest nous fournit deux travaux très consciencieux de M. C. Richard : « Une tentative de fabrication d’armes à Châtellerault en l’an II, » et de M. P. Raveau : « L’Agriculture et les classes paysannes dans le Haut-Poitou au XVIe siècle. » L’Académie de Besançon vient de couronner une remarquable étude de M. Courroye sur « la Société et les idées sociales en Franche-Comté, en 1789. » Enfin le baron Perrier, — de l’Académie de Marseille, — nous dit ce qu’était « Un amateur d’art d’autrefois. »


Nous ne pouvons analyser aujourd’hui les belles publications archéologiques, comme celles de M. E. Morel, à l’Académie de Lyon : « Famagouste » de Chypre, et « les monuments de Samarcande, » ni les poèmes, comme ceux de M. Émile Ripert que publie l’Académie de Marseille, ni les travaux de géographie, comme « un des résultats géographiques de la mission Tilho, » par M. Henry, à l’Académie de Montpellier, qui, comme celle de Bordeaux, reste, par ses nombreux travaux scientifiques, fidèle à ses origines-.

Nous ne pouvons que signaler le caractère particulier des études des Académies de nos provinces frontières, Lille, Metz, Nancy, Chambéry, Pau, etc., qui, en contact quotidien, avec les civilisations voisines, s’attachent plus particulièrement à nous en faire connaître les développements scientifiques, politiques ou sociaux. Ce sont de grandes fenêtres ouvertes sur la réalité extérieure, et qui sont singulièrement précieuses à une nation peut-être trop repliée sur elle-même.

Nous tenons surtout, en ce premier essai, à montrer l’esprit pratique, le dévouement à la prospérité nationale qui animent la plupart de nos compagnies provinciales. Voici d’abord, à l’Académie de Dijon, une belle étude du baron L. Thénard, petit-fils du célèbre chimiste sur « la Synthèse de l’ammoniaque. » Ce n’est pas seulement un excellent exposé des procédés Haber et Claude, mais encore une remarquable étude de vulgarisation sur le rôle de l’azote dans la production agricole d’un pays comme le nôtre, qui pourrait, par