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La lutte sournoise continue.

L’entente devient de plus en plus étroite avec les ennemis de la France.


Lettre de chefs arabes, à Brandi et Toël.


1908.

« Louange à Dieu seul !

« A nos amis le Tadjer Brandt et le Tadjer Toël ; que le salut soit sur vous !

« Ensuite nous vous informons que nos compagnons de Chapuïa montent à cheval pour se rendre à Casablanca à cause des Français.

« Aujourd’hui, nous allons vous retrouver en compagnie des cavaliers, ou bien nous les précéderons ; nous nous tenons à votre disposition.

« Vos biens seront en sûreté tant que dureront les temps.

« Nous demandons à Dieu qu’il ne manque rien entre nous et vous.

« Voilà ce que nous avions à vous faire connaître. Salut.

« Vos compagnons Larbi ben Hemham, Daoudi et son frère Si Mohammed, que Dieu les protège !

« P.-S. — Nous attendons votre réponse. Salut ! [1]»


Aucune de ces manœuvres n’avant réussi à faire sortir la France de son calme, un nouveau coup de théâtre se prépare : l’Empereur envoie le croiseur Panther devant Agadir, le 1er juillet 1911. Pour éviter une guerre imminente, la France signe, le 4 novembre 1911, le traité de Berlin qui lui arrache un morceau du Congo. Mais le Germain rapace ne s’apaise pas. Ce succès lui monte à la tête, et sa joie s’épanche en espoirs extravagants.


{{c|Grundler à Mosso’f [2]


28 novembre 1911.

« Je trouve au contraire que l’accord est combiné d’une manière très rusée, presque trop rusée, car elle montrera

  1. Ces indigènes ont été interrogés par le conseil de guerre.
  2. Commerçant allemand