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Ce n’était alors plus qu’un jeu de calculer la distance des nébuleuses où on a trouvé ces Novæ. Par exemple, les Novæ décelées dans la nébuleuse d’Andromède (qui est la plus brillante et la plus proche des nébuleuses spirales), sont à leur maximum d’éclat de 17e grandeur environ. La grandeur absolue des Novæ galactiques dont on connaît les distances est connue et égale à — 3. On en déduit facilement que la distance de la nébuleuse d’Andromède égale 330 000 années de lumière. Les Novæ trouvées dans d’autres nébuleuses spirales ont conduit à assigner à celles-ci des distances allant jusqu’à 2 millions d’années de lumière.

De ceci nous pouvons conclure : les caractéristiques comparées des étoiles nouvelles observées dans la Voie lactée et les nébuleuses spirales ne sont explicables et compatibles avec aucune des théories proposées pour les spirales à l’exception d’une seule : la théorie des Univers-Iles.

Tout cela est bel et bien, mais n’empêche point, en dépit de toutes les contradictions, que si les déplacements prétendument relevés par les observations de M. van Maanen sur les clichés de Mount Wilson sont réels, la théorie des Univers-Iles devra, coûte que coûte, être abandonnée.

Mais ces déplacements sont-ils réels et ne peuvent-ils pas, vu leur petitesse, être attribués à la contraction subie avec les années par l’émulsion des plaques sous l’effet cumulatif des modifications chimiques, de l’humidité ou d’autres facteurs ? Bref, les observations de M. van Maanen sont-elles exactes ?

Précisément, dans les « Publications of the Astronomical Society of the Pacific, » un astronome spécialisé d’une manière éminente dans ces problèmes, Knut Lundmark, vient de discuter d’une manière approfondie les résultats annoncés par van Maanen. Voici les points essentiels soulevés par lui :

Tout d’abord, il est remarquable qu’une des quatre nébuleuses étudiées par van Maanen, M 51, a été observée du même point de vue par l’astronome Schouten dont les observations, qui s’étendent sur un intervalle de 24 ans, montrent, contrairement à celle de van Maanen, que la rotation apparente de cette nébuleuse est pratiquement nulle et inobservable. C’est là un fait important et qui tend à appuyer l’hypothèse émise ci-dessus, d’un déplacement accidentel de l’émulsion sur les plaques de van Maanen. On peut tirer une conclusion analogue du fait que les mouvements annoncés par cet observateur sont d’une nature différente quand on passe d’une des nébuleuses