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LE PROBLÈME
DE
L’UNIVERSITÉ DE GAND

L’opinion française suit avec une profonde émotion les débats soulevés autour de l’Université de Gand. Afin de renseigner nos lecteurs, nous avons demandé à M. H. Carton de Wiart, l’éminent homme d’État belge dont on sait l’amitié pour la France, de leur exposer la façon dont il envisage le problème et le point de vue auquel il s’est placé dans la discussion à laquelle il a pris une part si brillante.


Ce problème a suscité et suscite encore d’ardentes controverses en Belgique. Hors de Belgique, il est souvent mal connu ou mal compris. Ceux qui s’y intéressent sont naturellement portés à l’étudier et à le juger sous l’angle de leurs préférences personnelles. Les informations ou les commentaires que lui consacre la presse quotidienne laissent forcément dans l’ombre quelques-uns de ses aspects principaux, qui sont d’ordre historique ou d’ordre statistique. De tout ce qui se dit et s’imprime à son sujet, il subsiste, dans beaucoup d’esprits, des impressions confuses ou des opinions inexactes. Parfois même il s’en dégage, pour les meilleurs amis de la Belgique, je ne sais quel soupçon d’inquiétude sur la solidité du lien national qui unit les Belges de langue française et les Belges de langue flamande.

C’est pourquoi, bien que cette question appartienne au domaine de la politique intérieure et que les Belges soient jaloux, à juste titre, de la régler entre eux et en toute liberté, il n’est pas inutile d’en exposer les éléments essentiels dans un recueil aussi autorisé et aussi répandu que l’est la Revue.