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Le prince Napoléon au comte de Cavour, à Turin.


Paris, 17 février 1859.

(Dépêche chiffrée).

Je crois, après avoir consulté, que vous pouvez répondre à l’Angleterre en demandant tout ce qui peut raisonnablement être stipulé en faveur des populations du centre de l’Italie.

Suppression de tous les traités particuliers entre ces Etats et l’Autriche, donnant droit d’intervenir.

En Toscane, constitution comme la vôtre qui existe de droit.

Dans les Etats du Pape, réformes et consulte sérieuse à Rome. Sécularisation de l’administration. Évacuation étrangère. Séparation administrative des Légations.

Prendre pour base ce que vous avez demandé au Congrès de Paris.

Cette négociation n’aboutira probablement pas, mais aura grand avantage d’engager l’Angleterre.

Lord Cowley va aller à Vienne.

M. Astengo part après-demain avec dépêches.

Très utile d’envoyer de suite Nigra comme premier secrétaire à Paris, pour traiter les affaires si importantes et si nombreuses que nous avons.


Le comte de Cavour au prince Napoléon.


Turin, 18 février 1859.

Monseigneur,

Conformément à ce que le marquis d’Azeglio m’avait écrit de Londres, ce matin, sir James Hudson est venu me donner lecture d’une dépêche de lord Malmesbury, dans laquelle le ministre des Affaires étrangères de la Grande-Bretagne, après avoir discuté d’une manière assez aigre notre conduite vis-à-vis de l’Autriche, finit par exprimer le désir que la Sardaigne formule, d’une manière claire et précise, les griefs que les Lombards-Vénitiens peuvent faire valoir contre le Gouvernement autrichien ; expose ce qu’elle considère comme contraire aux traités dans les États de l’Italie centrale ; et fasse connaître les remèdes qu’on pourrait apporter à un tel état de choses.