croisière sur les côtes du Chili. Apprenant au cours de cette opération que deux bâtiments venaient d’Europe chargés de matériel de guerre pour Valparaiso, l’amiral Grau envoya la Union les attendre dans le détroit de Magellan ; mais le commandant chilien de Punta Arenas, où la corvette péruvienne prit contact avec la terre, lui affirma faussement que les deux bâtiments avaient déjà passé : la Union revint rapidement dans le Nord, manquant cette prise importante, mais à temps pour aider le Huascar à s’emparer d’un beau transport chilien, le Rimac, qui avait à bord un régiment de cavalerie dont les 300 chevaux furent très utiles à l’armée péruvienne.
Le 27 août, le Huascar se présenta devant le port d’Antofogasta et ouvrit le feu contre les deux navires chiliens qui s’y trouvaient ; dans le combat d’artillerie qui s’ensuivit, un obus de gros calibre tiré par une batterie de terre vint frapper la cheminée du Huascar et détermina l’amiral Grau à la retraite. Mais sa menace permanente sur toute la côte était devenue pour le Chili une véritable obsession. L’opinion publique reprochait vivement au Gouvernement et au commandement l’arrêt des opérations provoqué par l’insécurité dans les communications. Toute la conduite de la guerre dépendait à ce moment de l’existence du Huascar commandé par l’amiral Grau. Un nouveau ministre de le Guerre et un nouveau commandant de la flotte chilienne préparèrent donc la destruction du Huascar, et leur premier soin fut de rappeler à Valparaiso les deux cuirassés qui bloquaient Iquique, afin de revoir leur machine et leur carène pour augmenter leur vitesse. Le blocus d’Iquique fut suspendu pour permettre la réparation successive des autres navires chiliens ; des courriers rapides armés en transport reçurent une artillerie assez forte qui leur permettait une certaine résistance, et quelques-uns d’entre eux pouvaient même jouer un rôle dans le combat. A la fin de septembre, cet important travail de réorganisation avait porté ses fruits, et c’était une escadre toute nouvelle qui se mettait à la recherche du Huascar.
Elle alla d’abord le chercher à Arica, où il venait souvent. Mais l’amiral Grau croisait à ce moment dans le Sud avec le Huascar et la Union, guettant les transports ennemis. L’escadre chilienne se sépara alors en deux divisions, qui comprenaient chacune un cuirassé et une corvette ; la division du commandant