Page:Revue des Deux Mondes - 1923 - tome 14.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à l’essor économique du pays dans le passé. La réponse à cette question a déjà été donnée par les faits.

Nous avons l’expérience de deux conférences : celle de Gênes et celle de La Haye. L’ensemble des Etats réunis à ces conférences a fait preuve des meilleures intentions envers la Russie et de la plus grande patience envers les représentants du Gouvernement soviétique, afin d’arriver à une entente qui permettrait de réaliser l’œuvre de la reconstitution de la Russie.

Le Président du Conseil, ministre des Affaires étrangères, M. Poincaré, dans le mémorandum adressé aux Puissances invitées à la conférence de la Haye, résumait dans les termes suivants les résultats de la conférence de Gênes :

« Les négociations qui se sont poursuivies à Gênes pendant six semaines avec la Délégation soviétique russe n’ont abouti à aucun résultat pratique ; dans sa réponse du 11 mai au mémorandum qui lui avait été présenté, la Délégation russe a écarté délibérément l’offre de secours faite au peuple russe ; elle a, en outre, rejeté toutes les conditions et garanties de sécurité expressément réclamées dans l’invitation adressée à la Russie le 10 janvier et rappelées le 10 avril, à l’ouverture de la conférence de Gênes, comme ayant été acceptées en même temps que cette invitation.

« Enfin, par cette note du 11 mai, la délégation russe s’est refusée à restituer les biens des étrangers, à les indemniser des dommages subis, à reconnaître les dettes, sans paraître comprendre le mouvement de solidarité humaine qui avait porté les démocrates de l’Europe au secours de la démocratie russe. »

Faut-il rappeler que la conférence de la Haye n’a pas donné des résultats meilleurs que celle de Gênes ?

De même, les tractations privées inaugurées après l’échec de ces deux conférences, n’ont donné jusqu’ici aucun résultat positif.

Après l’échec de la tentative d’Urquhart, nombreux sont les exemples de cas où des capitalistes étrangers ont essayé de conclure des arrangements avec le Gouvernement des Soviets. C’est de la part des capitalistes allemands que ces tentatives ont été les plus nombreuses. On pourrait croire que l’Allemagne qui a reconnu de jure le pouvoir des Soviets, se trouve dans des conditions particulièrement favorables pour arriver à des arrangements pratiques avec ce Pouvoir. En fait, l’Allemagne non