Adonis… Cédant à l’obsession de ces mystiques syllabes, je continue de penser au fleuve sacré, et je n’aurai de cesse que je n’aie remonté ses méandres sauvages, jusqu’au temple ruiné d’Afaka. C’est là-haut, dans ce sillon profond de la montagne, le point vibrant, la source de vie et le secret du Liban.
Ce matin, je suis parti de Beyrouth en automobile et arrivé rapidement, par la route en corniche, le long de la mer, jusqu’au petit village montagneux de Ghazir. Je ne pouvais pas traverser ce fameux site renanien, sans m’enquérir de la maison où le jeune savant habita et où il écrivit son petit roman de la Vie de Jésus (d’un effet si terrible dans son premier scandale, et qui nous semble aujourd’hui, sous ses parures fanées, oserais-je le dire, d’une substance un peu médiocre).