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baisent la pierre sur laquelle tombent ses premiers rayons. Les autres lieux de pèlerinage sont ceux de Cheikh Mohammed, du roi de Miran, de Chidak, du Cheikh Mouchallah, du Cheikh Abou Bekr le Juste, du Cheikh Hassan, du Cheikh Adi, du Cheikh Chams ed-din, de Malek Fakhr ed-din, du Cheikh Zaïn ed-din, de Sett Habibi, de Sett Khadije.

Ils ont encore une fête annuelle qu’ils appellent la Nativité. Ils allument de grands feux dans lesquels ils jettent du raisin sec, des dattes, du sucre. La cendre de ces feux est conservée comme amulette. Les enfants sautent par-dessus les flammes. Chaque famille célèbre cette fête en particulier.

Chaque année, ils observent un jeûne de trois jours qu’ils appellent jeûne du Yezid et de leurs « ouely » ou « santon. » Les plus grands de ces ouely sont : Cheikh Hassan et Cheikh Adi. Le jeûne commence quinze jours après l’entrée de l’hiver. Après le coucher du soleil et durant toute la nuit, ils mangent à satiété.

La magie n’est pas prohibée chez les Yézidis, non plus que le divorce et la polygamie.

Il leur est défendu de s’asseoir ou de dormir sur les nattes.

Leurs cheikhs sont revêtus de manteaux de laine blanche aux jours de fête ou de funérailles. Dans les cérémonies de deuil, on fait usage d’instruments de musique, clarinettes, cymbales et tambourins. Les femmes se coupent la chevelure en signe de deuil.

Quand ils s’associent pour prendre leurs repas, ils s’écrient : Dastour Houdaï, Pardon, mon Dieu !

Les habits de couleur de collyre sont prohibés et regardés comme impurs. Quand un Yézidi touche par mégarde quelqu’un qui en porte, immédiatement il change d’habit.

Les Yézidis honorent le Christ et la Sainte Vierge, mais comme de simples « ouely » ou justes.

La laitue, les haricots verts et le porc sont interdits au Yézidi. Pour les haricots verts, la raison en est que le Roi Paon, dans je ne sais quelle circonstance, n’a pu se cacher derrière leurs tiges.

Ils poussent le scrupule religieux à l’égard du démon jusqu’à ne pas prononcer un mot où entre une des consonnes du mot démon.

La lecture et l’écriture sont prohibées à tout Yézidi, sauf à la famille du Cheikh Mirza, résidant à Bachiga.