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l’âme et l’esprit depuis de longues années, et qu’ainsi la France non seulement conserve dans le fond de la Méditerranée orientale, au contact de la Turquie, de la Mésopotamie et de l’Égypte, un centre de rayonnement indispensable, mais qu’elle dispose aussi par les centaines de mille d’émigrés Libanais et Syriens à travers le monde d’autant de propagateurs de sa langue et de la pensée française ?

Quel blâme sévère d’ailleurs n’auraient pas manqué de déverser sur le Gouvernement de la République les critiques actuels de notre action, si sa carence avait livré ces pays à nos rivaux !

M. Maurice Barrès a qualifié justement les écoles françaises de Beyrouth de phare intellectuel de la Méditerranée. Mais la Syrie touche une autre mer, le désert, dont le rivage oriental est la Mésopotamie, Mossoul, les routes de la Perse.

Je vois dans l’avenir, grâce à votre aide, l’Institut français de Damas, avec les Facultés de Médecine et de Droit rénovées, devenir un nouveau phare, dont la lueur, à travers l’atmosphère claire du désert, brillera sur l’Orient…

Général Gouraud.