suffisante pour lui faciliter la restauration de sa situation économique, sur des bases solides lui permettant de progresser dans la voie du paiement des réparations, prêt qui serait consenti avant le paiement des dites réparations, pourrait positivement produire de bons résultats au sein d’une Europe redevenue stable. Si cet emprunt. était fait à la demande et au bénéfice des pays alliés de l’Europe, il pourrait sans aucun doute être placé aux États-Unis.
M. Kent voit nettement les difficultés d’aboutir ; mais en même temps il indique les moyens de les surmonter. Il reconnaît qu’il n’existe aujourd’hui, dans le Gouvernement américain, aucune autorité susceptible d’engager des négociations avec les nations directement intéressées. Seul le Congrès aurait le pouvoir de donner les autorisations et les instructions nécessaires à l’Administration pour agir dans le sens indiqué. Mais le Congrès, dit-il, est au service du peuple américain, lorsque celui-ci manifeste sa volonté. Il est certain que si l’opinion publique aux Etats-Unis acceptait l’idée de la coopération avec les pays européens pour la reprise des affaires et du commerce mondial, en vue du plus grand bien de toutes les nations, ce fait aurait pour résultat d’amener personnellement les membres du futur Congrès à se rallier à cette opinion, avant la réunion de cette Assemblée en décembre prochain, permettant ainsi à l’Administration d’entreprendre des négociations dont elle serait assurée d’obtenir ultérieurement la ratification.
Passant de la théorie à l’action, M. Kent invite les hommes d’affaires de tous les pays à s’attacher fortement à la mise en mouvement d’un plan constructif d’où pourrait sortir enfin la paix du monde. Quant aux Etats-Unis, il nous fait connaître l’existence d’un puissant groupement qui, s’il approuve la pensée de ce plan, est susceptible de le promouvoir en le portant dans les coins les plus reculés du pays. Il comprend les représentants des grandes sociétés agricoles, de la Chambre de commerce des États-Unis, avec ses nombreuses ramifications, de l’American Bankers Association, qui compte vingt-trois mille banques et banquiers, de nombreuses sociétés industrielles et manufacturières, ainsi que des délégués de toutes les entreprises, d’exportation et d’importation. C’est une véritable armée qui se lève pour intervenir activement dans la politique économique du Gouvernement.
Jamais nous ne nous sommes trouvés en face d’une