29 septembre-7 octobre.
Nous sommes en rade de Montevideo, à bord du Parana, canonnière que le Gouvernement argentin a eu la gracieuseté de mettre à ma disposition. La ville s’étale le long du quai, dominée à l’Est par la colline du Gero, qui tranche sur tout le paysage uniformément plat. Le Jules Michelet est amarré à quai, et, n’ayant pu remonter le Rio de la Plata, il nous attend depuis huit jours. Quand s’avance l’heure fixée pour notre débarquement, nous entrons dans le beau port et nous accostons près du Jules Michelet. Les quais sont couverts d’une foule compacte et remuante, ainsi que les larges rues qui y accèdent, et les acclamations commencent dès que le Parana approche ; au milieu du terre-plein dégagé où nous débarquons, une douzaine de légionnaires sont alignés, portant la croix de guerre française.
Tandis que je serre la main de ces volontaires, qui ont passé les mers pour venir combattre dans nos rangs, l’enthousiasme de la foule devient du délire. Le service d’ordre est débordé ; le