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Sur la plus jeune, qui apparaît en quelques endroits des Enchantements, mais sans y être nommée, M. Manecy nous renseigne mieux : elle était née en 1804 et s’appelait Sophie, comme sa tante Gay. Elle se consacra à la peinture, fut élève d’Ingres, alla étudier à Rome, et y épousa un négociant français, M. Gabriac. Le grand peintre fut un de ses témoins. Elle mourut en 1870, laissant une famille honorée, et une de ses nièces, Mme Léonce Détroyat, écrivait d’elle à M. Manecy : « Elle eut un très beau talent de peintre, et sa vie fut toute d’honneur, de cœur et d’esprit. » C’est elle sans doute qui figure au Dictionnaire des artistes de l’École française, de Bellier de la Chavignerie : « Mlle Allart, peintre. — Salon de 1827, Étude ; — de 1831, Portrait de M. Anatole O’D… ; — de 1833, Portrait de M. J. Vatout, etc. »


* La gravure d’un petit tableau de famille, reproduite par M. Manecy (p. 27), représente les deux sœurs dans leur première adolescence. Les figures sont charmantes ; l’une d’elles (j’imagine que c’est Hortense), des fleurs dans une main, enlace sa sœur de ses bras, comme pour la protéger. On peut voir aussi au musée du Louvre, dans l’œuvre de David d’Angers, un médaillon d’Hortense, daté de 1835, en l’épanouissement de sa beauté.


* Je ne reviendrai pas sur les aventures d’Hortense Allart[1]. Je vois seulement, par une lettre autographe d’elle que je possède, que vers 1840 son fils Marcus, âgé alors de quatorze à quinze ans, était demi-pensionnaire chez le savant M. Hippeau qui, dans un intermède de sa carrière universitaire, de 1837 à 1844, avant de professer la littérature française à Strasbourg et à Caen, avait fondé à Paris une institution de jeunes gens.

L’éducation d’alors n’était pas celle d’aujourd’hui, — Georges Sand s’en plaignait déjà au sujet de son fils Maurice, élève du

  1. Sur son séjour à Rome en 1829, voir Ma Jeunesse, du comte d’Haussonville, Paris, 1885.