Page:Revue des Romans (1839).djvu/121

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habitait une autre partie de l’île avec un enfant qu’il était parvenu à sauver. Avant d’en avoir été aperçue, lady Garlingford eut le temps de rentrer dans son habitation et de faire prendre à sa fille des habits d’homme qui se trouvaient parmi les débris du naufrage qu’elle était parvenue à recueillir. Fitz-Aimer, c’est le nom de l’officier, accueillit affectueusement le prétendu jeune homme, qu’il raillait quelquefois sur sa faiblesse. Quelque temps après, lady Garlingford tomba malade et mourut ; avant d’expirer, elle découvrit à Fitz-Aimer le secret du déguisement de sa fille, et la recommanda, dans les termes les plus touchants, à sa sensibilité et à son honneur. La douleur de Viola fut inexprimable ; ses plaintes déchiraient le cœur de son compagnon d’infortune, qui conçut bientôt pour elle la passion la plus vive, à laquelle la jeune fille était loin d’être insensible. Il y avait déjà plusieurs années qu’ils étaient seuls dans l’île, lorsqu’un vaisseau y aborde et les ramène en Angleterre, où Viola y retrouve son père qui consent à l’unir à Fitz-Aimer.

LES VOISINS DE CAMPAGNE, ou le Secret, trad. par Esménard, 4 vol. in-12, 1820. — On trouve dans ce roman des détails toujours vrais de la vie commune, et de l’intérieur domestique de deux maisons unies par les liens de la parenté et de l’amitié ; enfin un amour pur, innocent et vertueux, traversé par quelques obstacles, couronné par l’union des deux amants, dont une parfaite sympathie de sentiments et de caractère garantit le bonheur. Qui pourrait ne pas s’intéresser à la jeune et généreuse Blanche, aimable et noble modèle de pureté, de candeur, de franchise, de loyauté qui ne lui permet jamais de s’écarter de la vérité ni de capituler avec sa conscience ; type de douceur angélique, de gaieté et de bonté, relevées par les charmes d’une beauté parfaitement régulière et d’une physionomie expressive ? Qui n’aimerait Horace Trémagne, noble et généreux jeune homme, qui unit à la piété filiale, la douceur à la fermeté, et un amour éclairé par les rares vertus et les qualités morales qu’il a reconnues dans celle qui doit être sa compagne ? Les personnes qui entourent Horace et Blanche, sans atteindre à la même perfection, offrent un mélange de vertus, de défauts, de faiblesses, qui est le partage ordinaire de la vie humaine ; on aime à vivre quelque temps au milieu de ces bons voisins de campagne, à observer les contrastes de leurs caractères, à lire le journal de la bonne et judicieuse Anna, qui écrit chaque fois sans prétention les événements de la journée.

On a encore de Miss S. H. Burney : Clarentine, trad. par Mme Elis. de Bon, 4 vol. in-12, 1819. — Le jeune Cheveland, ou Traits de nature, traduit par Defauconpret, 3 vol. in-12, 1819.

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