Page:Revue des Romans (1839).djvu/204

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ces contrées, et d’en obtenir des renforts. Pendant qu’il sacrifie à l’hymen, Gengis-Kan fond sur Mohammed, lui livre une grande bataille et le défait complétement. Jallall’oddin arrive trop tard pour le secourir ; il est pris par un détachement de l’armée victorieuse, s’échappe des mains de ses ennemis, erre longtemps dans divers États pour obtenir des secours qu’il n’obtient pas, rejoint son père au moment où celui-ci perd une seconde bataille, son empire et la vie, et est lui-même forcé de fuir, après avoir inutilement tenté de reconquérir son empire. — Tel est le fond de la partie romanesque de cet ouvrage, où l’on trouve plusieurs épisodes intéressants, ainsi que des descriptions de costumes, d’usages et de fêtes extrêmement poétiques.

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DUCOR (Henri).


AVENTURES D’UN MARIN DE LA GARDE IMPÉRIALE, 2 vol. in-8, 1833. — L’histoire de cet homme est à la fois simple et terrible. Il n’a eu que deux périodes dans sa vie, mais deux périodes de misère. Soldat de l’empire, dans les plus terribles guerres, il ne s’est pas amusé à être un héros ; mais, en revanche, il a été prisonnier deux fois : la première fois, sur les pontons espagnols, dans l’île de Cabréra ; la seconde fois, en Russie, pendant la mémorable campagne de 1812. Ainsi, encore tout brûlé sous le sable, il a été enseveli sous la glace. Le récit de cet homme est le plus atroce et le plus intéressant cauchemar qui se puisse entendre ; il n’y a pas de romancier qui se soit élevé à la hauteur de tant de misère. Pendant tout le cours du récit, le soleil et la glace, la soif brûlante, la faim qui dévore, les coups de sabre et les coups de bâton, la cohabitation forcée avec des cadavres, les haillons et les membres gelés, l’hôpital pour tout repos, la captivité pour toute consolation, un morceau de cheval cru pour tout repas, la mort pour tout espoir, le spectacle d’une armée entière, et quelle armée ! ensevelie sous le sable et sous la glace, voilà ce livre.

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DUCRAY-DUMINIL (F. G.), né à Paris en 1761, mort en 1819.


LES PETITS ORPHELINS DU HAMEAU, 4 vol. in-12, 1800. — Ducray-Duminil semble être parti d’un principe qui l’a dirigé uniquement dans toutes ses compositions, savoir, l’innocence et la faiblesse aux prises avec la force et la scélératesse ; presque tous ses héros sont des enfants : Lolotte et Fanfan, Alexis, petit Jacques et Georgette, Victor, Cœlina, Jeannette, Paul, Achille et Bé-