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façonné à la servitude, ne paraît pas disposé à la révolte. Une conspiration est formée par les plus nobles citoyens de la république. Le jeune Olgiati, dont Galeas a enlevé la femme, qu’il a forcée de servir à ses horribles désirs, qu’il a chassée ensuite, et qui n’est sortie de son palais que pour aller mourir, se dévoue, et à quelques jours de là, Galeas expire sous les coups de son poignard au milieu d’une cérémonie religieuse. La populace, soulevée par les partisans du duc, se jette sur les conjurés, et les massacre à l’exception d’un seul, le jeune Olgiati, qui subit avec une courage héroïque les tortures atroces auxquelles il est condamné. — Le roi d’Angleterre Henri VIII est le héros de la seconde nouvelle. Ce monstre est représenté à l’époque de son dernier mariage, lorsque, couvert du sang de plusieurs reines, il menace sa chère Catherine de faire dresser pour elle l’échafaud d’Anne de Boleyn. On voit cette pauvre reine, toute tremblante sous les caresses du tigre, s’efforce de sourire et affecter la joie, afin de cacher ses angoisses sous l’apparence du bonheur. Quand son âme est glacée, il faut qu’elle soit amusante, enjouée, qu’elle divertisse le roi par ses saillies ; malgré tous ses efforts, elle ne réussit pas à tromper les regards de Henri, qui projette de s’en débarrasser. Déjà l’acte d’accusation était dressé et revêtu de l’approbation royale, le parlement se disposait à donner au roi cette nouvelle marque de son infamie, lorsque la mort enleva Henri VIII. Ce dramatique sujet est traité avec un talent fort remarquable.

Mme Dupin est aussi l’auteur d’un roman intitulé Marguerite.

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DUPUIS


*GEORGES ET CLARY, 2 vol. in-12, 1812. — Sur les bords du lac Killarney, en Irlande, M. Palmer était venu bâtir une maison charmante, qu’il habitait avec une épouse chérie et un fils de la plus belle espérance. La maison la plus près de la sienne venait d’être achetée par une dame Edgerton, dont la famille Palmer fit la connaissance, après que M. Palmer eut sauvé la jeune Clary, fille de mistress Edgerton, qui avait eu le malheur de tomber dans le lac voisin de leur demeure. La première visite que rendit mistress Edgerton suffit pour entraîner Georges Palmer et Clary l’un vers l’autre. Un jour qu’ils visitaient ensemble les ruines d’un vieux château, le concierge leur raconta que cette habitation était déserte depuis la mort du comte de Summers, qui avait péri en combattant en Écosse sous les drapeaux du prince Édouard. En entendant le récit de cette histoire, M. Palmer et mistress Edgerton éprouvèrent une vive émotion dont personne ne put pénétrer la cause, mais