Page:Revue des Romans (1839).djvu/235

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au bruit de toute l’artillerie de son royaume, et qui, de plus, lui donne le titre de prince, en lui imposant la loi de chasser, de boire et de se réjouir. Ce bon roi a une fille charmante, digne héritière de ses grandeurs, et il l’accorderait volontiers au nouveau prince, s’il ne l’avait promise dix ans avant sa naissance au fils d’un ancien ami. Mais les enfants ne tiennent pas toujours la promesse des pères ; Dora est tendre, le prince est aimable ; elle est coquette, il est ingénu ; et l’on ne sait trop ce que deviendrait l’engagement de Cornélius, si la mort du futur n’arrivait fort à propos pour faire le bonheur des deux amants, dont l’union est sur le point de se conclure lorsque apparaît sur la scène un nouveau personnage ; c’est un jeune fat qui arrive de Paris en cabriolet avec des coureurs ; il est impertinent, indifférent, charmant ; il désole Ormond et ne daigne même pas s’apercevoir qu’Ormond est aimé ; il déplaît au roi, et le force à voir en lui un digne héritier de ses vertus royales. Enfin la tête en tourne à Dora, et elle devient sa femme sans qu’il ait même cherché à lui paraître aimable. Cependant Ormond est bientôt dédommagé de cette perte par une femme adorable qui n’est point une héroïne à grands sentiments, mais qui promet d’être une bonne épouse.

Nous connaissons encore de miss Edgeworth : Léonora, 2 vol. in-12, 1807. – Conseils à mon fils, 2 vol. in-12, 1813. – Harrington, 2 vol. in-12, 1817. – Forster, 2 vol. in-12, 1821. – Les Enfants, ou les Caractères, 4 vol. in-18, 1822. – Glenfell, 2 vol. in-12, 1822. – Les jeunes Industriels, 4 vol. in-12, 1825.– Hélène, 3 vol. in-8, 1834.

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ÉLIE DE BEAUMONT (Mme ),
née à Caen en 1729, morte le 12 janvier 1783.


*LETTRES DU MARQUIS DE ROSELLE, 2 vol. in-12, 1764. — L’abbé Desfontaines a publié une suite à cet ouvrage, sous le titre de Lettres de Sophie au chevalier de ***. — Le marquis de Roselle débute dans le monde par une passion effrénée pour une actrice de l’Opéra, qui emploie pour le séduire une résistance fondée sur un prétendu retour à la vertu. En vain le marquis est instruit qu’un nombre infini d’heureux rivaux l’ont précédé ; en vain un financier qui entretient la demoiselle vient-il avec éclat reprendre les meubles et les diamants dont il a payé les bontés de cette belle, le marquis ne veut rien voir ni rien entendre. Il offre sa main à Léonore, qui refuse un mariage secret et veut une union avouée. Le marquis est sur le point de s’exécuter, le contrat va se signer, quand un de ses amis, nommé Ferval, vient présenter au marquis des lettres adressées par Léonore à une autre créature de son espèce, dans lesquelles tout son manége est dévoilé. Le marquis se saisit de ces lettres et les jette au feu sans les lire ; mais