Page:Revue des Romans (1839).djvu/271

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et vertueuse Mathilde, son épouse, et éloigné un fidèle serviteur, comte de Rantzau. Christian, dont la santé est déplorable, est amené chez un obscur docteur allemand, nommé Struensée ; touché par la situation du roi qui le consulte, Struensée pense qu’il faut guérir l’âme pour rendre au corps la force et la santé. Ses paroles sages font impression sur l’esprit du monarque, qui s’abandonne à lui. Christian se réconcilie avec Rantzau, rend à Mathilde les droits de reine, et, cédant aux avis de Struensée, met en pratique toutes les améliorations sociales que celui-ci avait rêvées dans sa retraite. Mais toutes ces réformes indisposent les nobles, que la reine mère attire dans son parti. Struensée, quoique philosophe, est passionné et surtout imprudent dans ses passions. Il n’avait pas guéri radicalement le roi de ses goûts dépravés : la reine avait surpris Christian dans une rechute scandaleuse et surtout bien outrageante pour une épouse. Elle est jeune et belle, et le roi semble ne pas s’en apercevoir. Cette conduite désespère Mathilde et enhardit Struensée ; Mathilde se venge en cédant à la passion du médecin. La reine Marie-Julie a bientôt deviné le secret de leurs cœurs, et, pour exciter la vengeance de Christian, elle invente une infernale calomnie. Christian a un fils de Mathilde, on lui donne des soupçons sur la légitimité de ce fils chéri ; Christian punira une épouse coupable, désavouera son fils, et le fils de Marie-Julie sera l’héritier du trône. Ces odieuses espérances vont s’accomplir. Christian vient signifier l’arrêt de sa vengeance à l’infortunée reine. Mathilde est auprès du berceau objet des terribles soupçons. À cette vue, la colère du roi éclate et il s’emporte aux plus violents excès ; mais Mathilde, forte de sa conscience et de ses droits de mère, invoque le témoignage de l’enfant lui-même, le dépose dans la bras de Christian, qui le reconnaît aux battements de son cœur. Cette scène, pleine d’éloquence, prépare bien le dénoûment. Struensée est puni ; Mathilde expie sa faute dans l’exil ; mais son fils régnera. — L’action de ce roman est conduite avec art ; le caractère de Struensée est original et fortement destiné ; les événements sont inventés et amenés avec vraisemblance.

Nous connaissons encore de M. N. Fournier : Alexis Pétrowitch (avec A. Arnould), 2 vol. in-8, 1835.

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FRANCIS (miss Sophie L.), romancière anglaise du XIXe siècle.


CONSTANCE DE LINDINSDORF, ou la Tour de Wolfenstadt, trad. par Mme Perin, 4 vol. in-12, 1807. — Miss Francis est une élève de mistress Radcliffe, et une élève digne de suivre ses pas mystérieux et mélancoliques au milieu des ruines et des vieux