Page:Revue des Romans (1839).djvu/310

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prisonnier, et tiré paroles de tous qu’ils n’oseront plus se dire amoureux d’Alcidiane, il revient auprès de sa belle, qui daigne l’honorer d’un regard, mais qui ne peut encore s’accoutumer que longtemps après à l’idée d’épouser un homme après en avoir fait tant tuer. Lui-même ne le conçoit pas plus qu’elle ; et lorsque enfin il est marié, il a toutes les peines du monde à se persuader qu’un mortel puisse être l’heureux époux d’Alcidiane, et que cet époux ce soit lui. La tête lui tourne lorsqu’il faut monter à l’appartement de sa femme ; il lui faut deux écuyers pour le soutenir dans l’escalier ; il est prêt à tomber à chaque marche, et le roman est fini que l’on n’est pas encore bien assuré de sa vie. — Madame de Gomez a donné une suite à ce roman, en 3 vol. in-12.

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GOMEZ
(M. Aug. Poisson, dame de), née à Paris en 1684, morte en 1770.


CENT NOUVELLES NOUVELLES, 8 vol. in-12, 1735. — On regarde ce recueil comme une des meilleurs productions de l’auteur. La plupart des nouvelles sont assez bien intriguées ; elles sont écrites avec feu, et les passions y sont mises en jeu avec vérité.

On a encore du même auteur : *Anecdotes, ou Histoire secrète de la maison Ottomane, 4 part. in-12, 1722. — Histoire secrète de la conquête de Grenade, in-12, 1723. — Les Journées amusantes, 8 vol. in-12, 1723 et ann. suiv. — Anecdotes persanes, 2 vol. in-12, 1727. — Crémantine, reine de Sanga, 2 vol. in-12, 1727. — La jeune Alcidiane, 3 vol. in-12, 1733. (C’est la fin d’un roman publié sous le même titre par Gomberville en 1651.) — La nouvelle Mer des histoires, 3 vol. in-12, 1733. — Histoire d’Osman, 2 vol. in-12, 1734. — *Histoire d’Eustache de Saint-Pierre au siége de Calais, in-12, 1765. — Le Scélérat trompé, nouvelle (nouv. éd.), in-18, 1812. — Le Voleur amoureux, nouvelle (nouv. éd.), in-18, 1812.

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GOTTIS (Mme  Augustine de).


ERMANCE DE BEAUFREMONT, comtesse de Gatinois, 2 vol. in-12, 1818. — Unique héritière d’un fief qui lui donnera bientôt une immense fortune et des milliers de serfs, Ermance de Beaufremont est recherché en mariage par tous les grands seigneurs des provinces voisines. Un des plus empressés est le duc de Bar, mais par un motif de reconnaissance et de tendresse filiale, elle préfère le vieux comte de Nivernois. Après l’avoir épousé, elle part avec lui pour son château, où se trouve un page nommé Ingelger, âgé de dix ans, auquel quelques années plus tard la tête tourne pour la belle châtelaine, qui ne le voit pas d’un œil indifférent. Plus tard le comte de Nivernois meurt subitement. Le duc de Bar, dont la haine et la jalousie poursuivent Ermance depuis son ma-