Page:Revue des Romans (1839).djvu/340

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avec madame de Senantes, et de son érudition au sujet des Allobroges avec M. de Senantes, et des leçons de galanterie qu’il donne à Matha, et des singuliers progrès de celui-là, et de l’aumônier Poussatin, et de cette peinture si originale et si animée de la cour d’Angleterre sous le roi Charles II ; tableau vif et rapide, où passent successivement sous les yeux du lecteur, le roi lui-même, les deux reines sa femme et sa mère, et le duc d’York son frère, et ses nombreuses maîtresses, et ses courtisans, parmi lesquels on distingue le fameux Rochester, et toutes les filles d’honneur qui partageaient les divertissements et les intrigues de cette cour plus que galante : Filles d’honneur comme il plaisait à Dieu, dit leur plaisant historien ? Tous ces récits enjoués étant gravés dans la mémoire du lecteur, toutes les formules d’éloges qui leur sont dus ayant été épuisées depuis le temps qu’on lit ces Mémoires et qu’on les loue, nous nous croyons dispensés de reproduire les uns et de répéter les autres.

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HAMILTON (lady Mary).


AUGUSTE ET JULES DE POPOLI, suite des Mémoires de Cantelmo, 2 vol. in-12, 1812. — Jules et Auguste ont été élevés ensemble ; ils sont également favorisés des dons de la naissance et de la fortune, mais très-inégalement partagés de la nature. Auguste est vertueux, calme, presque sans passions ; Jules est emporté, irascible, libertin, insensible au récit d’une action noble et vertueuse, et tressaille d’une joie féroce au bruit d’un attentat célèbre ou d’un grand désastre. Dans un accès de fureur il passe son épée au travers du corps de son valet de chambre, qui a le bonheur de ne pas en mourir, et empoisonne ou croit empoisonner Olympe, son épouse. Après plusieurs vicissitudes, Jules est ramené à la vertu par un jeune homme libertin comme lui, mais déjà un peu revenu de ses erreurs, que le besoin de réparer une fortune délabrée engage à veiller sur les démarches de Jules, en tirant habilement parti de son amour-propre pour le corriger. Enfin la courageuse Olympe, par sa douceur et sa patience, parvient à ramener la paix et l’innocence dans le cœur de son mari. — Une douce mélancolie, un intérêt plein de charme et une élégance de style continue sont les qualités principales qui distingue ce roman.

Nous connaissons encore de lady Mary Hamilton : La Famille du duc de Popoli, 2 vol. in-12, 1811. — Le Village de Munster, 2 vol. in-12, 1811.

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