Page:Revue des Romans (1839).djvu/369

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morte. Hannah s’évanouit : à ses derniers moments, elle trace un écrit qui contient sa malheureuse histoire ; il est porté après l’exécution de la sentence au juge William, qui est frappé comme d’un coup de foudre, et qui voudrait au moins revoir son fils ; mais l’enfant, accablé de douleur, a suivi de près sa mère au tombeau. Que devient, pendant ce temps, le cousin de William ? son voyage en Afrique n’a pas été fort heureux ; il a rencontré son père, le ramène dans sa patrie, où tous deux arrivent pauvres, déguenillés, manquant de tout, mais heureux par les sentiments de leur cœur et par le témoignage d’une bonne conscience. En passant devant le château de William, ils rencontrent son convoi, et apprennent qu’il est mort sans être regretté de personne, et que son fils est détesté par son orgueil et son insensibilité. Alors ils renoncent de se présenter devant lui, et vont chercher l’ancienne maîtresse de Henri, la sage et modeste Rebecca, que son amant retrouve toujours la même, non plus jeune, mais belle à ses yeux parce qu’elle a le même esprit et le même cœur. Il l’épouse, et trouve entre elle et son père une vie douce et tranquille au sein de la médiocrité.

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IRVING (WASHINGTON), romancier américain du XIXe siècle.


ESQUISSES MORALES ET LITTÉRAIRES, ou Observations sur les mœurs, les usages et la littérature des Anglais et des Américains, traduit de l’anglais par Delpeux et Villard, 2 vol. in-8, 1822. — Ces esquisses sont une suite de chapitres charmants sur divers sujets. L’ouvrage n’est point susceptible d’analyse, puisque tous les sujets sont détachés ; cependant il y a entre eux une sorte de liaison, puisque tous concourent à ramener d’ingénieuses observations sur les mœurs et la littérature. Une morale pure, une douce philosophie, une élégance soutenue, distinguent éminemment ce livre, où l’auteur loue, avec une impartiale justice, ce qu’il y a de beau et de touchant dans les usages anglais, et relève avec force les défauts qu’il remarque dans le caractère des anciens oppresseurs de son pays.

CONTES D’UN VOYAGEUR, trad. par Mme Adèle Beauregard, 4 vol. in-12, 1825, publié sous le pseudonyme de Geoffroy Crayon ; idem, trad. par Lebègue, 4 vol. in-12, 1825. — Les Contes d’un voyageur sont d’ingénieux récits dans lesquels l’écrivain transporte tour à tour son lecteur, avec ses héros, du fond d’un manoir du pays de Caux, dans les palais brillants de Venise, ou sur la place des exécutions à Paris, pendant le règne de la terreur. La vie des bandits italiens, celle des écrivains de Londres, les mœurs des