Page:Revue des Romans (1839).djvu/433

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ne sont, pour ainsi dire, que des fragments de ceux que Mme de la Fayette composa ; ils s’égarèrent par la grande facilité avec laquelle l’abbé de la Fayette communiquait les manuscrits de son illustre mère. On trouve, dans ce qui reste de cette production, dont la diction est toujours vive, élégante et pure, des anecdotes curieuses que l’auteur a eu l’art d’unir aux réflexions les plus judicieuses et les plus rapides, et des portraits bien frappés. Toutefois, à la lecture de ces documents historiques, on éprouve un sentiment pénible ; au lieu de l’aimable auteur de Mlle de Montpensier et de la princesse de Clèves, on ne retrouve plus qu’une dame de la cour du XVIIe siècle, spirituelle jusqu’à l’épigramme, dédaigneuse jusqu’à la méchanceté ; traitant avec une condamnable légèreté les hommes et les événements, critiquant tout du haut de son mépris pour les petites gens, et de son admiration exclusive pour son grand roi.

HISTOIRE D’HENRIETTE D’ANGLETERRE (ouvrage posthume), in-8, 1720. — Cette histoire est écrite avec une aimable simplicité et remplie de ces détails précieux qui attachent, font connaître les hommes, et surtout ceux qui habitent les cours. Elle est curieuse, parce que Mme de la Fayette l’écrivit sous la dictée de la princesse, et par le touchant récit de la mort de cette femme infortunée.

LA COMTESSE DE TENDE. — Cette nouvelle a été insérée dans les œuvres complètes de l’auteur, publiées en 5 vol. in-8, 1804 et 1825. C’est la contre-partie de la princesse de Clèves. La princesse de Clèves cause la mort de son mari en lui apprenant sa passion pour le duc de Nemours quand elle va y succomber : la comtesse de Tende meurt en révélant au sien son amour pour le prince de Navarre.

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LAFONTAINE (Auguste),
célèbre romancier allemand, né à Brunswick le 6 février 1756.


TABLEAUX DE FAMILLE, ou Journal de Charles Engelman, trad. de l’allemand par Mme de Montolieu, 2 vol. in-12, ou 2 vol. in-8, 1801. — « Qui n’a pas lu avec attendrissement, dit Chénier, les Tableaux de famille ! qui ne s’est pas intéressé au bon ministre Bemrode, à son excellente femme, à leur tendre fille Élisabeth, à leur fille Mina, si sensible, si spirituelle, à toute cette famille heureuse par l’amour et la vertu ! Entre les productions de l’auteur, il n’en est peut-être aucune où l’on rencontre des traits plus charmants. » — Deux frères, dont l’un a beaucoup d’analogie avec l’oncle Toby de Tristram Shandy, et dont l’autre, raisonneur philosophe, grand admirateur de la Bible, et qui a depuis long-