Page:Revue des Romans (1839).djvu/503

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présente, et il est empoisonné ! un second prétendant, lord Camsay, se met sur les rangs, et il meurt par le poison au moment où il vient de donner son nom à Julie de Longuefort ! Enfin, au moment où un troisième prétendant allait sans doute subir le sort des premiers, arrive à la Martinique la nouvelle de la révolution de juillet ; une insurrection de noirs éclate, et Marius, pour des raisons trop longues à déduire ici, égorge de sa main la femme qu’il a tant aimée. — Telle est l’analyse succincte de cette sombre et fabuleuse histoire d’outre mer, qui se fait lire avec intérêt, mais qu’on ne sera jamais tenté de relire.

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MEEKE (mistriss), féconde romancière anglaise.


LE FILS PERDU, ou les Mémoires de la famille d’Orkney, trad. lib. de l’ang., par Cohen, 4 vol. in-12, 1822. — Le duc d’Orkney a trois fils ; l’aîné, lord Donalbein, se marie, fait des dettes, se bat en duel, est tué, et sa pauvre veuve meurt en laissant un fils dont le duc d’Orkney prend soin ; le second fils, Dudley, devient amoureux, en Espagne, d’une religieuse, qu’il enlève et avec laquelle il prend la fuite, pour se soustraire aux poursuites de l’inquisition, et à la vengeance du comte de Léon, oncle de la jeune femme. David, le troisième fils du duc d’Orkney, conçoit l’odieux projet de livrer son frère à la vengeance du comte de Léon, afin de rester seul héritier des biens de son père ; il parvient à mettre le comte de Léon sur les traces de Dudley, mais celui-ci ayant été averti, s’expatrie, et on n’entend plus parler de lui. Les années s’écoulent, on ignore la perfidie de David, qui s’est marié, et qui veut faire hériter son fils des biens du duc d’Orkney ; le jeune Donalbein, seul obstacle qui pût s’y opposer, ayant été élevé dans l’ignorance de son rang. Un jeune homme, brillant de vertus et de talents, lord Hartley, déjoue tous les projets de David, et au moment où celui-ci veut perdre le jeune Donalbein, on voit reparaître Dudley, qui se fait reconnaître pour le père de lord Hartley. Le vieux duc d’Orkney embrasse son fils qu’il avait cru perdu, et, à sa prière, pardonne à l’ambitieux David, qui va cacher loin de l’Angleterre sa honte et ses remords. — Ce roman offre de l’intérêt, et la marche en est assez rapide. Le caractère de lord Hartley est beau et bien tracé ; celui du jeune Donalbein, élevé dans l’ignorance de son nom, et qui a contracté des manières un peu rustiques, jette de la gaieté dans plusieurs situations.

Nous connaissons encore de cet auteur : Les Mariages nocturnes, 4 vol. in-12, 1820.

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