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scènes contenues dans le premier volume, au nombre de huit, sont : Le Roman chez la portière, la Cour d’assises, l’Exécution, le Dîner bourgeois, la Petite fille, la Grande dame, la Victime du corridor, et Précis historique de la Révolution, de l’Empire et de la Restauration. On remarque principalement dans le deuxième volume : Le Voyage en diligence et la Garde-malade. — Quelle que soit la face sous laquelle rayonne le triple talent d’Henry Monnier, on trouve toujours chez lui le même instinct, la même finesse d’observation. Quel œil plus perçant a jamais plongé dans le clair-obscur de la loge ? Qui nous a mieux raconté que lui les fiers ressentiments de la portière, les intarissables ressources de son génie fiscal, son fanatisme pour le grand homme, et son souverain mépris pour les nains politiques de l’époque ? Et les guerres implacables que rallument sans cesse sur le carré les inconvénients d’un voisinage trop rapproché, et qui amènent si souvent les parties belligérantes devant la sagesse de la septième chambre du Palais de Justice, quel en a été l’Homère ? En un mot, qui a mieux saisi et plus fidèlement rendu ces mille nuances, ces mille contrastes, ces mille incidents variés, qui font de la vie parisienne, tantôt la plus bouffonne de toutes les charges, tantôt le plus pathétique de tous les drames ?

Le Voyage en diligence a fourni à l’historiographe de M. Prud’homme l’occasion de faire ressortir l’exquise politesse de ses manières ; voyez comme il se blottit au fond de la voiture, comme il dissimule son embonpoint ; comme il croise ses jambes avec précaution pour ne pas incommoder son aimable voisine. La Garde malade est une figure délicieuse ; pour l’avoir peinte avec autant de vérité, il faut avoir été plus d’une fois la victime de son empressement vénal ou de ses négligences calculées.

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MONTAGUE (miss Mory Pierrepont, et depuis lady Wortley),
née à Tharesby, comté de Nottingham, en 1690, morte en 1762.


LETTRES DE MILADY MONTAGUE, trad. par Anson, 2 vol. in-12, an XIII. — Lord Wortley Montague ayant été nommé ambassadeur à Constantinople, lady Montague suivit son époux. Revenue dans sa patrie, elle se livra à la littérature, et s’y fit surtout remarquer par la publication de sa correspondance pendant son séjour à Constantinople. Un traducteur anonyme a publié en 4 vol. in-12 les œuvres de lady Montague, parmi lesquelles se trouvent une foule de lettres que les savants anglais ont cru avoir été composées par M. Cléland. Anson ne publie, dans sa traduction, que les lettres écrites de Constantinople, lettres qu’on lit toujours avec