Page:Revue des Romans (1839).djvu/543

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4 vol. in-12, 1828. — Le titre de ce roman laisse facilement deviner qu’il s’agit d’un de ces petits souverains de l’Allemagne, qui, au milieu des révolutions survenues autour d’eux, ont conservé les coutumes féodales. Le contraste des prétentions orgueilleuses de l’Autocrate de village, avec le peu d’étendue du territoire et le nombre minime de sujets soumis à ses lois, est présenté avec esprit et avec gaieté. Les portraits des ministres qui le secondent dans ses grandes entreprises ne sont pas dénués d’originalité. Ce sont un Ludi-magister, ancien maître d’école bardé de sentences latines, bouffi d’ambition, plein d’astuce et de ruses ; un Grand-justicier faisant de petits vers et de grandes iniquités ; un M. Fix, homme à projets, voulant établir les finances de l’État sur les produits de l’imprimerie, appliquée à des contrefaçons d’ouvrages et à des journaux, etc., etc. Le traducteur s’est permis des retranchements et quelques additions ; c’est à elle, dit-on, qu’est dû le dénoûment, qui présente le seigneur de Lindenberg abaissant son orgueil devant une jeune femme pleine de grâce et de simplicité.

On doit encore à Muller : *Le nouveau Paris, ou la Malice de trois femmes, in-8, 1786. — *Emmerich, 6 vol. in-12, 1810. — *Le Comte de Waldheim et son intendant Wildman, frère d’Emmerich, 4 vol. in-12, 1812.

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MURET (Théodore), né à Rouen.


LE CHEVALIER DE SAINT-PONS, histoire de 1784, 2 vol. in-8, 1834. — Depuis la publication des Confessions, ce beau livre dont les ennemis de Rousseau ont tant abusé contre lui-même, leur chef d’accusation le plus grave s’est formulé en cette phrase aussi fausse que banale : « Rousseau, l’auteur d’Émile, mettait ses enfants à l’hospice. » Calomnie gratuite ! Ce n’est pas l’auteur d’Émile qui mettait ses enfants à l’hospice, c’est au contraire l’auteur d’Émile qui s’en repent et qui s’en confesse ! Force nous était de rappeler cette distinction, aujourd’hui que l’on revient encore sur la faute de Rousseau, et que l’on s’attache à exprimer de cette faute toutes les conséquences imaginables et possibles. Le roman qui nous occupe n’a pas d’autre but, c’est une fiction entée sur l’histoire, dans l’intention de rendre l’histoire plus coupable, plus odieuse, de l’envenimer dans sa source, de la noircir a posteriori, et tout cela par haine de la philosophie et des philosophes. — Le drame du chevalier de Saint-Pons, varié dans ses détails, a pour base la supposition que l’un des cinq enfants, confiés successivement par Rousseau à des mains mercenaires pour être déposés à l’hospice des Enfants-Trouvés, n’est point parvenu à sa destination ; qu’un grand seigneur, formé à l’école de la philosophie moderne,