Page:Revue des Romans (1839).djvu/580

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tère d’Olivier, le choisit en secret pour le but de toutes ses affections. Mais cette femme est revêtue du titre de princesse, et le malheureux Olivier se conduit avec tant de réserve et de discrétion, qu’elle ignorerait toujours ses sentiments, si, décidé à s’éloigner d’elle et à quitter la cour du prince auprès duquel il remplit les fonctions d’ambassadeur, le lendemain même d’une fête où il a été assez heureux pour sauver les jours de sa maîtresse, il ne trahissait son secret en prenant congé d’elle. Il avait été chargé de demander la main de la princesse pour l’héritier d’un duché voisin, et il apprend, en obtenant la certitude que son amour est partagé, qu’il est lui-même cet héritier. Pour comble de bonheur, il trouve dans une autre femme qui l’entourait d’une sollicitude dont il ignorait le motif, une mère aussi tendre, aussi digne d’amour qu’elle a été malheureuse. — On voit qu’il y a dans cet ouvrage un peu de merveilleux ; mais Olivier n’en est pas moins un roman plein d’intérêt, dans lequel on retrouve une partie des qualités qui distinguent l’auteur d’Agathoclès.

LE SIÉGE DE VIENNE, roman historique, traduit de l’allemand par Mme  de Montolieu, 4 vol. in-12, 1826. — Ce qu’il y a de plus remarquable dans ce roman, c’est la fidélité des détails historiques ; mais l’auteur n’a pas su toujours rattacher adroitement son intrigue à ces détails, souvent trop minutieux ; et son principal personnage, le comte Zrini, qui s’annonce d’abord avec pompe, et qui devrait occuper le premier plan dans l’ouvrage, est un personnage à peu près nul qui ne possède aucune des qualités indispensables dans un homme qui se met à la tête d’une vaste intrigue politique.

LES SUÉDOIS À PRAGUE, ou Épisode de la guerre de trente ans, roman historique, traduite de l’allemand par Augustin Lagrange, précédé d’une notice sur Mme  Pichler, 4 vol. in-12, 1827. — Le héros de ce roman est un neveu du duc de Waldstein, qui vainquit le grand Gustave, et tomba sous les coups d’ignobles assassins. Comme son illustre oncle, le jeune Waldstein est un adepte de l’astrologie judiciaire, et l’idée de la fatalité, qui plane sur toute sa vie et l’accompagne dans toutes ses actions, est un des ressorts les plus puissants de l’ouvrage. Son caractère a quelque chose de tendre et de mélancolique ; il rêve un bonheur qu’il désespère d’atteindre, il croit avoir lu dans sa destinée, dans des astres ennemis et des constellations menaçantes ; mais un seul sentiment domine la tristesse de son cœur et le soutient encore, c’est l’amour de sa patrie, et le désir de la délivrer des Suédois, auxquels un traître nommé Odowalsky vient de livrer la moitié de la ville de Prague. Cet Odowalsky est un personnage tout historique ; il joue un grand rôle dans le drame, et fait ressortir par de vives oppo-