Page:Revue des Romans (1839).djvu/590

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avant son mariage, elle a eu un fils qui est Donatien. Celui-ci a révélé un jour ce secret à Simonne, et le médaillon que la sorcière a vu entre ses mains est le portrait de sa mère. Celle-ci révèle tout à Kornic ; mais cela ne suffit pas ; les habitants du village refusent de lever la malédiction, et la pauvre pécheresse est obligée d’avouer son ancienne faute en confession publique : au prix de cette humiliation seulement, Simonne sera amnistiée. — Donatien est un roman qui joint au mérite de l’intérêt celui d’une grande vérité de description des côtes de la Bretagne.

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POMMIER (A).


*LA PILE DE VOLTA, in-18, 1832. — Il est difficile d’entasser plus d’horreurs qu’il n’y en a dans les 250 pages de ce roman. L’auteur suppose que des gardes nationaux sont réunis autour du poële d’un corps de garde. Ne sachant que faire, l’un d’eux propose de raconter les plus sombres histoires que la mémoire leur rappellera ; la partie est acceptée, et la Pile de Volta est le résumé de ces narrations, qu’on ne tolérerait pas même dans une chambrée de caserne. L’un dit comment un frère rencontre sa sœur dans un lieu où ni le frère ni la sœur n’auraient dû aller ; comment le frère meurt non-seulement de remords, mais encore d’autre chose ; comment ensuite le père et la mère du frère incestueux vont chercher aux Madelonnettes leur fille immorale et malade, qui se moque d’eux ; ce qui fait que le père et la mère meurent de chagrin. L’autre raconte comme quoi un autre père et une autre mère ont vu périr en duel l’un de leurs fils, le second d’une blessure gangréneuse, et leur fille d’une maladie de poitrine. Un troisième rapporte par quel hasard lui, élève en médecine, a vu un garçon d’amphithéâtre qui mangeait de la chair humaine et violait un cadavre. Cette atrocité termine ce livre, qui semble dicté au bourreau par le gardien de la Morgue.

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PONS (le comte Gaspard de), né à Avallon le 3 juillet 1798.


CLOTILDE, esquisses de 1822, 2 vol. in-18, 1830. — Clotilde est une jeune et belle personne qui, mariée à un gentilhomme de province bien nul et bien orgueilleux, s’éprend d’un officier de la garde, Albéric d’Harville. La duchesse de Bagneux, sa rivale, de concert avec son mari, M. de Rouvières, parvient à lui persuader qu’elle est trahie, qu’Albéric ne l’aime pas et veut la séduire : elle s’empoisonne. Albéric, présent à cet horrible événement,