les chefs réunis sous l’étendard de Montrose, se trouve un des principaux personnages du roman, Allan-Mac-Aulay, guerrier redouté de ses ennemis à cause de sa valeur et de sa force prodigieuse, et respecté des siens à cause de la supériorité de son esprit. Mais des malheurs affreux qui ont précédé sa naissance, ont troublé la raison de sa mère, et n’ont point été sans influence sur la sienne. Il est habituellement sombre, rêveur, et croit par intervalle avoir une vue de l’avenir. À côté de ce personnage, l’auteur a placé la jeune et charmante Alice, dont il a autrefois sauvé les jours, et qui, comme un autre David, peut seule, par le son de sa voix et les accords de sa harpe, calmer les transports de ce nouveau Saül. L’âme farouche d’Allan éprouve pour elle un sentiment d’affection qu’il ne s’avoue pas, et pour Menteith, amant aimé de la jeune fille, un sentiment de jalousie qui éclate à la fin et lui révèle toute la violence de son amour ; dans une de ses visions il prédit à Menteith l’époque et le genre de sa mort. La jeune fille, cause innocente de cette rivalité, a été, comme nous l’avons dit, sauvée par Allan. Pendant la plus grande partie du roman on ignore de qui elle est née, et le mystère qui enveloppe son origine est ce qui forme le nœud de l’intrigue du roman, dont nous ne donnerons point l’explication, pour ne point priver le lecteur du plaisir de la chercher dans l’ouvrage. Nous préférons parler de l’officier de fortune, dont nous n’avons encore rien dit. Il a nom Dalgetty et est né en Écosse ; après avoir servi dans les armées de toutes les puissances de l’Europe, il est revenu dans son pays offrir son épée au parti qui mettra le prix le plus haut à ses services. Menteith l’engage pour le parti du roi Charles, et il s’acquitte avec courage et loyauté de plusieurs commissions difficiles ; fait prisonnier par les Presbytériens, il refuse de sauver sa vie en prenant du service dans les rangs des adversaires du parti qu’il a juré de servir, parce que le terme de son engagement n’est pas encore expiré. Après l’expiration de ce terme, il s’engage alors de fort bonne grâce dans les armées du parlement, qu’il sert avec autant de loyauté qu’il avait servi le parti contraire.
LA FIANCÉE DE LAMERMOORE, 3 vol. in-12, 1821. — Après avoir perdu dans les guerres civiles sa fortune et son rang, lord Ravenswood s’est vu forcé d’aliéner l’antique manoir de son père, et de se retirer dans une tour isolée au bord de la mer, seul reste de ses immenses possessions. Dépouillé de ses biens, il nourrit une haine profonde contre le nouveau maître de ses anciennes propriétés, le chancelier Willams Ashton, et expire en léguant à son fils le soin de sa vengeance. Ses obsèques sont troublées par les ordres donnés par le chancelier. Le lendemain, le jeune Edgard Ravenswood se rend au château de lord Ashton pour avoir avec lui