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dix-septième, et chaque série, de siècle en siècle, est précédée d’un sommaire historique. Dans les vingt-trois contes dont se compose ce recueil, on distingue particulièrement la Cava, les frères Carvajal, et la belle Juive. Dans la Cava, l’auteur a fait un habile emploi de romanceros ; il a trouvé dans cette épopée anonyme de vives couleurs, qu’il a su fondre adroitement dans son récit : les plaintes de Florende, la colère et les menaces du comte Julien, et surtout la mort de Rodrigo, portent l’empreinte de cette poésie primitive qu’on retrouve à l’origine de toutes les histoires, et que tous les peuples d’Europe fouillent aujourd’hui avec une noble émulation, pour compléter, par les traditions populaires, le tableau du passé.

Nous connaissons encore de cet auteur : Le Castillan, ou le Prince noir en Espagne, 5 vol. in-12, 1829.

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TENCIN (Mme  Claudine-Alexandrine Guérin de),
née à Grenoble en 1681, morte le 4 décembre 1749.


MÉMOIRES DU COMTE DE COMMINGE (par Mme  de Tencin, d’Argental et Pont-de-Vesle), in-12, 1732. — C’est un admirable roman, qui peut être regardé comme le pendant de l’inimitable roman de la princesse de Clèves.

LE SIÉGE DE CALAIS, nouvelle historique (par Mme  de Tencin et Pont-de-Vesle), 2 vol. in-12, 1739. — Ce roman est plein de délicatesse et de pensées fines ; quelques idées d’une licence fort bien gazée, plusieurs portraits bien tracés, et un style qui respire un parfum de bonne compagnie en assurèrent le succès.

LES MALHEURS DE L’AMOUR, 2 vol. in-12, 1747. — On assure que Mme de Tencin a retracé dans ce joli roman sa propre histoire.

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TERCY (Fanny Messageot, dame), née à Lons-le-Saulnier.


*LOUISE DE SENANCOURT, in-12, 1817. — Dans ce romans Mme  de Tercy a eu l’intention de prouver, par les fautes et par les malheurs de son héroïne, qu’une éducation à laquelle les lumières de la religion ont manqué, n’est jamais complète sous le rapport de la morale ; et elle a mis cette vérité en action dans une histoire extrêmement touchante. Malheureusement, la forme transitoire et décousue du roman épistolaire nuit à l’effet de celui-ci, en surchargeant l’idée principale de digressions et d’incidents qui la compliquent sans utilité. Cependant, cette idée est si importante, l’auteur l’a d’ailleurs présentée d’une manière si propre à émou-