Page:Revue des Romans (1839).djvu/768

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il honore le mérite et la vertu dans quelque rang qu’il les trouve. Il n’oublie pas surtout que la noblesse du caractère donne une nouvelle force au talent. »

Nous connaissons encore de cet auteur : La Révolution, l’Empire et la Restauration, in-8, 1828. — Les Marionnettes politiques, 4 vol. in-12, 1829. — L’Homme du peuple, 5 vol. in-12, 1829. — Le Roi de la révolution, in-8, 1831. — Le Pont des soupirs, 2 vol. in-8, 1832. — Le Bouquet de Romainville, 2 vol. in-8, 1833. — Les jolies Filles (voy. Lamothe-Langon). — Jean Ango, 2 vol. in-8, 1835. — Les Amours d’un poëte, 2 vol. in-8, 1835. — Marthe la Livonienne, 2 vol. in-8, 1836. — Chroniques des Tuileries et du Luxembourg, 2 vol. in-8, 1837.

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TRESSAN (le comte de).


AMADIS DE GAULE, 2 vol. in-12, 1799 (traduction libre des cinq premiers livres de ce roman). — Dans cette foule de romans de chevalerie dont l’Europe a été longtemps inondée, les Amadis ont toujours tenu le premier rang. Les savants sont peu d’accord entre eux sur le nom du premier auteur de ce roman célèbre, et même sur l’idiome dans lequel il fut primitivement écrit ; mais il est certain que c’est en langue espagnole qu’il a été d’abord imprimé. La première traduction des Amadis, de l’espagnol en français, parut en 1541, sous le règne de François Ier ; il est assez difficile de se procurer ce roman complet, qui se compose de 24 livres. La traduction de M. De Tressan, réduite aux seules aventures d’Amadis de Gaule et de son fils Esplandian, ne comprend que les cinq premiers livres. L’ouvrage est plein d’esprit et d’agrément ; la narration y est facile et gaie ; tout y respire cette galanterie aimable qui n’est mêlée d’aucune fadeur, et cette décence d’expression qui donne une grâce nouvelle aux images de la volupté. Tout lecteur, après s’être amusé d’Amadis, répétera ces vers de Voltaire :

Oh ! L’heureux temps que celui de ces fables,
Des bons démons, des esprits familiers,
Des farfadets aux mortels secourables !
On écoutait tout ces faits admirables
Dans son château, près d’un large foyer :
Le père et l’oncle, et la mère et la fille,
Et les voisins, et toute la famille,
Ouvraient l’oreille à monsieur l’aumônier,
Qui leur faisait des contes de sorcier.
On a banni les démons et les fées.
Sous la raison, les grâces étouffées
Livrent nos cœurs à l’insipidité.
Le raisonner tristement s’accrédite.
Ou court, hélas ! après la vérité.
Ah ! Croyez-moi, l’erreur a son mérite.

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