Page:Revue des Romans (1839).djvu/77

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mille dangers, essuyé mille infortunes, devient une riche héritière et une heureuse épouse. — Les personnes qui prennent plaisir à avoir peur seront satisfaites en lisant ce roman, qui est plein de justes observations, et où l’auteur a su répandre la plus excellente morale.

BEAUTÉ ET LAIDEUR, traduit de l’anglais, par Defauconpret, 2 vol. in-12, 1820. — Dans ce roman, une jeune personne passe subitement de l’un de ces états à l’autre. La petite vérole lui enlève les charmes dont elle était vaine, et comme si ce n’était pas assez d’un tel malheur, une banqueroute la plonge tout à coup dans l’indigence. Aussi, après avoir été recherchée, enviée de tout ce que Londres renfermait de plus brillant, Seline se trouve réduite aux plus dures extrémités. Forcée de pourvoir elle-même à sa subsistance, elle éprouve tout à tour le dédain des riches, les défiances des pauvres, et cette suite de petits maux de détail qui accompagnent toujours une grande catastrophe, et qui la font sentir de mille manières. Enfin, après avoir subi les plus cruelles épreuves, qu’elle ne supporte qu’à l’aide de la religion, Seline est replacée dans son premier état par un événement inattendu. L’intrigue et le caractère principal de ce roman ont une ressemblance marquée avec celui d’Ellen Percy, ou les Leçons de l’adversité, dont nous donnons l’analyse ; c’est le même thème fait de deux manières différentes. Ce qu’il y a de plus intéressant dans l’ouvrage de miss Bennett, c’est un tableau très-énergique de l’avarice. Rien de plus singulier que la peinture du ménage d’un petit marchand, père du mari de Seline, Harpagon despote qui impose à sa famille et qui s’impose à lui-même les privations les plus cruelles, et qui meurt privé de soins et d’aliments, dans un réduit humide et malsain, où il avait caché un million cinq cent mille francs, fruit de ses épargnes.

HÉLÈNE, COMTESSE DE CASTLE-HOWEL, traduit de l’anglais, par Defauconpret, 4 vol. in-12, 1823. — Les lecteurs qui aiment le naturel, des mœurs douces, et la peinture fidèle de la société, trouveront dans ce roman le tableau intéressant d’une jeune femme délaissée par son mari, qu’une intrigante a séduit, et qui, à force de douceur, de tendresse, de bons procédés et de vertu, finit par le ramener à elle. Des situations touchantes et bien amenées, un intérêt toujours croissant et des caractères bien soutenus, telles sont les principales qualités qui distinguent ce roman, dont on achève la lecture avec plaisir. — On a encore de mistr. Bennett :

Anna, ou l’Héritière Galloise, trad. de l’anglais, par Dubois-Fontanelle, 4 vol. in-12, 1788. — Agnès de Coucy, roman domestique, trad. de l’anglais, 4 vol. in-12, 1789. — La Malédiction paternelle, ou l’Ombre de mon Père, trad. de l’anglais, par madame Périn, 5 vol. in-12, 1809. — Henri Bennett et Julie Johson, ou les Esquisses du cœur,