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Page:Revue des Romans (1839).djvu/773

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VAN DER VELDE, célèbre romancier allemand.


LES PATRICIENS, traduit de l’allemand par Loëve Wemars, in-12, 1826. — La scène se passe au XVIe siècle, à Schweidnitz, en Silésie. Cette ville jouissait de nombreux priviléges, et les patriciens exerçaient un pouvoir presque sans bornes. La lutte de cette aristocratie bourgeoise, fière de ses richesses, de son influence, et portant à la noblesse une haine profonde, contre l’aristocratie féodale, toujours pleine de mépris pour la roture, et irritée de la voir échapper à sa puissance, est retracée par Van der Velde dans l’une de ses circonstances les plus remarquables. Érasme Freund, bourgmestre de Schweidnitz, vieillard énergique et opiniâtre ; Franz, son fils, homme emporté et dissolu ; l’hypocrite Christophe, autre fils d’Érasme, sont les chefs du patriciat. Parmi les nobles se trouvent le sage Tausdorf et plusieurs jeunes chevaliers, qui ne se plaisent qu’aux rixes et aux combats. Le peuple est représenté par le dizenier Onophrius Goldmann, qui périt victime des querelles de ses oppresseurs. — La plupart des caractères sont à peine esquissés ; plusieurs scènes cependant sont peintes avec vigueur ; mais l’intrigue est languissante, et trop souvent l’intérêt est détourné de son principal objet. En un mot, c’est une ébauche dont quelques parties sont finies avec beaucoup de soin et de talent, mais où l’on regrette d’autant plus de trouver de nombreuses lacunes.

LES ANABAPTISTES, in-12, 1826. — L’année 1534 et la ville de Munster virent une révolution non moins étonnante que celle de Rome, lorsque Rienzi prétendit faire revivre les siècles du forum et des tribuns, et celle de Naples, où le pêcheur Mazaniello exerça pendant neuf jours le pouvoir suprême. Les Anabaptistes, en prêchant la réforme religieuse, demandaient aussi une réforme politique : zélés apôtres du second baptême, ils devinrent de furieux démagogues ; puis, toujours fidèles aux extravagants conseils du fanatisme, ils élevèrent dans Munster, au rang de souverain absolu, le plus habile et le plus corrompu de leurs prédicateurs. Van der Velde, en racontant les folies, les excès et les crimes des Anabaptistes, s’est servi de quelques personnages de son invention ; mais, à cela près, son roman n’est guère autre chose que l’histoire de la révolution de Munster.

ARWED GYLLENSTIERNA, 2 vol. in-12, 1826. — Ce roman nous transporte en Suède et en Laponie, dans le camp de Charles XII, devant Frederikshall, au Ritterholm, maison royale à Stockholm, et sur les bords de l’Uméa. L’auteur nous fait assister à la mort de Charles XII, au procès et à l’exécution de son ministre, baron de Gœrtz ; puis, abandonnant les données historiques, il fait pa-