c’est mon droit. Cette Catherine, longtemps mariée sans être femme, sert de pivot à l’action ; elle aime un jeune page, Clodomir Rheun, qui meurt victime des précautions soupçonneuses du seigneur et de son confident. À côté d’elle agit, se meut, se démène une vieille paysanne, veuve d’un tailleur de Cornouaille, qui joue dans le cours du roman le rôle des Megg de Walter Scott.
LE MOINE BLANC, 2 vol. in-8, 1836. — Madame Mondovi cherche à marier avantageusement sa fille Géorgine. M. Dutillet, ami dévoué, s’est mis en quête d’un bon parti, et il a trouvé la perle des maris, un jeune homme qui possède une belle fortune et un esprit borné ; Géorgine devient donc madame Herbineau. Mais une autre femme s’était aussi aperçue que le mari de Géorgine était d’un caractère facile à mener, et cette dame, à qui Herbineau échappe un instant pour se marier, reprend si bien son empire après la noce, que le jeune mari laisse sa femme à la campagne et vient renouer à Paris ses habitudes de garçon. La famille de Géorgine fut indignée, mais elle n’eut pas un instant l’idée de faire du scandale ; d’ailleurs Géorgine n’aimait pas son mari, et ne demandait pas mieux que d’être seule avec la poésie pour consolation, car Géorgine est poëte. Dans un moment de loisir elle a composé un proverbe sur un événement arrivé dans le pensionnat où elle a été élevée, qui révèle un fait blessant pour une honorable famille espagnole ; cette pièce, destinée à rester en portefeuille, est livrée à l’impression par les ennemis de l’auteur, qui en envoient un exemplaire à M. de Sandoval, dont la sœur joue un malheureux rôle dans cette comédie. M. de Sandoval jure de tirer de cette injure une éclatante vengeance. Géorgine ne se doute de rien ; elle est allée au bal de l’Opéra, et elle cause tranquillement avec une de ses amies, lorsqu’un moine blanc entre dans sa loge. Ce moine est un jeune docteur qui aime Géorgine en secret, et qui vient la protéger contre le danger qui la menace. Grâce à son intervention, Géorgine échappe au péril qu’elle courait, et toute la colère de M. de Sandoval tombe devant les explications du docteur et les excuses ingénues de madame d’Herbineau. Le roman finit d’une façon vague et indéterminée.
LA GRILLE ET LA PETITE PORTE, 2 vol. in-8, 1837. — Les deux romans publiés sous ce titre démontrent clairement une vérité que l’auteur n’a probablement pas cherché à mettre en évidence, que de l’horrible au grotesque il n’y a qu’un pas. Dans la Grille, trois personnages occupent le premier plan : Antoine Minard, fils d’un président à mortier au parlement de Paris, en 1559 ; Annette Sutard, fiancée d’Antoine, puis le président Minard. De ces trois personnages, l’un, le président, meurt assassiné de la main de Jac-