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REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES.

varié clans tous les temps... les

(i).

Bien des siècles avant que

progrès des sciences physiques et naturelles eussent

l’explication métaphorique du noi jour, les exégètes commentateurs avaient admis des interprétations trèsdiverses et dont beaucoup s’éloignaient, bien plus encore que la nôtre, du sens littéral (2). Quant au soir et au matin mentionnés comme début et terme de chacun des six jours, ils n’ajoutent rien à la soidisant dilBculté. La métaphore étant admise pour l’ensemble de chaque jour, quoi de plus naturel c|u’elle s’applique également au commencement et à la fin de chacun d’eux comple soir tés à la manière des Hébreux (3). Mais il y a plus et le matin ont en outre ici une signification spéciale. Les

amené et les

mots matin

ghéreb

hoker que

et

l’on traduit

par soir et ou con-

signifieraient également, le premier désordre

fusion, et le second

ment par extension

qui

c^u’ils

est

rangé, ordonné. C’est seule-

désignent dans la langue hébraï-

que ghéreb ce moment de la journée où tous les objets semblent se confondre dans l’obscurité et cessent d’étre distincts (4) ; et boker le matin où les progrès de la lumière paraissent remettre en ordre les objets cgii s’étaient confon ;

(1)

Conférences de Notre-Dame. XlIPconf. carême de 1875.

La

Genèse

du monde. (2) Voir notamment Saint Augustin et le vénérable Bède cités plus haut. Or Tévêque d’Hippone Hérissait à la fin du iv*^ et au commencement du v® siècle et le moine-historien du vu® au vui®. (3)

On

sait

que

les juifs

comptaient leurs jours d’un coucher du

soleil

coucher suivant. (4)

Leurs contours

qu’il éteint, leurs

Semblent nager dans

l’air et

cimes

qu’il efface

trembler dans l’espace.

Là semblable à la vague une colline ondule, Là le coteau poursuit le coteau qui recule. Et

le vallon voilé

Se creuse

de verdoyants rideaux.

comme un

lit

pour l’ombre

et

pour

les eaux.

(Lamartine, L’infini

dans

les

deux).

au