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LE BOUDDHISME
D’APRÈS LES BOUDDHISTES

Puisque le bouddhisme est plus en honneur au Collège de France et au musée Guimet qu’à Lhassa, messieurs les Bouddhaphiles devront me savoir gré de leur fournir quelques documents bouddhistes pur sang et inédits, mettant en plein jour l’idée que les sectateurs de Bouddha se forment de leur grand docteur, de ses principaux acolytes et de son œuvre. Les croire sur parole est bien aussi raisonnable, je pense, que de croire sur parole des savants européens qui habillent le vrai Bouddha à la française, à l’anglaise, à l’allemande, et lui prêtent leurs idées préconçues, puisées aux sources du puits de Grenelle bien plus qu’aux sources de l’Inde Gangétique, des himalayas ou du Pic d’Adam. Pour moi je ne puiserai qu’aux sources Himalayennes renommées pour leur limpidité et leur fraîcheur. Il est vrai que, primitivement, l’eau de ces sources était l’eau sacrée et déjà plus ou moins bourbeuse du Gange transportée par les docteurs indous sur les hauts plateaux du Thibet, mais en changeant de pays et de couleur elle n’a changé ni de nature ni de saveur. Jugez-en par ces deux titres : La clef d’or impliquant en abrégé (le livre) qui donne le sens propre des noms. La guirlande de Nénuphar blanc enseignant (le livre) qui donne le sens propre des noms. Voilà bien du style sanscrit. Pour le rendre