Page:Revue des religions, Vol 2, 1892.djvu/328

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de son souvenir. Joies et regrets de l’amitié, c’est là tout le poème.

Autour de Gilgamès et d’Eabani, viennent se grouper des personnages secondaires : Zaïdu, Harimtu et Samhatu, Humbaba, Amel-Ea, Samas-napistim et sa femme.

Zaïdu [1] est un type de chasseur. Sa réputation sur ce point était si bien établie, qu’on l’avait surnommé « le destructeur ». Seigneur incontesté de la montagne et de la plaine, dès longtemps, déjà, il tendait ses filets et creusait des fossés tout à loisir, lorsqu’un jour, s’étant trouvé tout d’un coup face à face avec le monstre Eabani, il dut rentrer vitement en son gîte. Apeuré à la suite d’une telle rencontre, jaloux, d’ailleurs, de voir un intrus chasser sur ses terres, il s’en vint se plaindre et demander conseil auprès de son père et de Gilgamès, qui, d’un commun accord, lui conseillèrent de chercher à capter Eabani, en s’aidant de Harimtu et de Samhatu [2]. Ce qui fut fait : les deux courtisanes, d’après les indications de Zaïdu, ayant abordé le monstre, s’acquittèrent si bien de leur rôle, celle-ci provocante, celle-là insinuante, elles firent à Eabani si douce violence, qu’il se laissa enjôler, et, quittant là ses bêtes, se rendit avec elles à Uruk, auprès de Gilgamès.

Une fois qu’ils eurent été ainsi rapprochés par les artifices de deux femmes, Gilgamès et Eabani rencontrèrent un adversaire redoutable en Humbaba [3]. Ce chef élamite, retranché dans la forêt de cèdres, était d’un abord difficile. D’aspect farouche, d’ailleurs, son rugissement, disait-on, était pareil à celui de la tempête et son haleine empestée soufflait la mort. Représentant du dieu

  1. Zaïdu : II, II, 42-50 ; II, III ; II, IV, 8-15 ; XII, (?) a, 1-4.
  2. Harimtu et Samhatu : II, III, 49-24, 40-50 ; II, IV, 6-22, 30-47 ; II, VI, 27, 32 ; III, IV, 29 ; VI, 184-186 ; XII, (?) a, 5-23.
  3. Humbaba : IV-V ; X, V, 10 ; X, V b, 14.