Page:Revue des religions, Vol 2, 1892.djvu/70

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Istar se mit à geindre, comme une femme en couches,
elle dit tout haut, la reine des dieux, la bonne déesse, de telles paroles :
« L’humanité est retournée en poussière,
120 parce que j’ai médit d’elle dans l’assemblée des dieux,
parce que, ayant ainsi médit d’elle dans l’assemblée des dieux,
j’ai ordonné ensuite le combat, pour faire périr mon peuple.
Ceux que j’ai enfantés, hélas ! où sont-ils ?
Comme du fretin j’en ai rempli la mer. »
125 Les dieux, voire même les Annunnaki, pleurèrent avec elle.
Les dieux restèrent en place, versant des larmes,
et couvrant leurs lèvres, ……… l’avenir.
Durant six jours et six nuits,
le vent souffla, le déluge et l’ouragan firent rage.
130 Mais, aux approches du septième jour, l’ouragan et le déluge cessèrent le combat,
qu’ils avaient combattu, pareils à une armée.
La mer se calma, le vent s’apaisa, le déluge s’arrêta.
Ayant contemplé la mer, je ne pus retenir un cri,
car voici que toute l’humanité était retournée en poussière,
135 et que (devant moi s’étendait) la plaine liquide, semblable à un plateau désert !
J’ouvris alors la lucarne et le jour vint frapper mon visage. [1]

  1. Mot à mot : « le mur de ma face. » De même un peu plus bas l. 138.