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REVUE DU PAYS DE CAUX

habités par les Macdonald, les Maclean, les Macleod et autres chefs de clan dont la puissance montait avec la fortune. Il restait pourtant quelque trace de hiérarchie monarchique ; l’un des seigneurs recevait du roi de Norwège le titre de Lord des Îles, titre qui figure parmi ceux que porte aujourd’hui le prince de Galles, héritier de la couronne d’Angleterre ; c’était une sorte de vice-roi dont le pouvoir, bien entendu, demeurait nominal et qui n’avait pas les moyens de se faire obéir par ses pairs.


iv


Nous voici arrivés à l’époque chevaleresque : les Hébrides passèrent alors aux mains des Highlanders d’Écosse, et il nous faut dire quelques mots de cette race intéressante. Les Français savent très bien ce que c’est qu’un Highlander. C’est un monsieur qui porte une petite jupe à carreaux rouges et verts, des bas bariolés, une toque à aigrette, un grand plaid rattaché sur l’épaule et qu’on ne prend jamais par le fond de sa culotte attendu qu’il n’en possède pas.

Ce « monsieur » est en train de disparaître. Walter Scott n’a pu que retarder son trépas en le popularisant : il n’y a pas bien des années, les petits parisiens de 5 à 8 ans portaient plus ou moins crânement le costume des Highlanders, souvent réduit, d’ailleurs, à la jupe plissée surmontée d’une veste à boutons d’argent. Et les commis, dans les magasins de nouveautés, déployant devant les jeunes mères ces étoiles dites Écossaises répétaient avec aménité : « Voici le clan Mac Farlane. Préférez-vous le Mac Intosch ? il est moins salissant. » L’enfant devenait ainsi un Mac quelque chose pour la plus grande satisfaction de ses parents qui raffolaient de l’Écosse et des Écossais. Cet engouement n’existe plus. Il faut passer le détroit pour voir un Highlander. Plusieurs régiments de l’armée Anglaise sont revêtus de cet uniforme pittoresque. Les pairs qui représentent à la chambre haute la noblesse d’Écosse tiennent encore à honneur de se parer, dans les cérémonies, du costume de leurs ancêtres. Enfin il est de bon ton d’en revêtir l’homme qui veille à la grille du château seigneurial. Il y a bien aussi quelques enragés qui savent par cœur toutes les légendes Calédoniennes et s’imaginent qu’elles demeurent nichées dans les