Page:Revue du Pays de Caux n3 juillet 1902.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
103
L’ÉDUCATION PHYSIQUE DE VOS FILS

le rythme ne s’établit point. À défaut de gazon, la terre battue, même un peu dure convient ; peu importe les côtes ; ce qu’il faut éviter, ce sont les ornières, les pierres roulantes, les trous cachés sous l’herbe ; une grande route bien entretenue, en dehors des temps de sécheresse extraordinaire, vaudra mieux qu’une cour de ferme… Vous avez donc à portée tout ce qu’il vous faut et quant à la chaussure, des espadrilles en toile très forte, à semelle épaisse, s’ajustant aussi bien que possible, feront l’office de souliers de course. Ainsi équipé et sur de pareilles pistes, ce n’est pas, bien entendu, la vitesse qu’il faut chercher ; la vitesse, du reste, n’importe qu’à ceux qui veulent gagner des championnats. Ce qui importe à tous, c’est le fond, l’endurance, la course un peu longue fournie à bonne allure, sans emballements, en économisant ses forces au début et en distribuant intelligemment l’effort.

On peut grimper de plusieurs façons, soit à l’aide de points d’appui fixes comme ceux que fournissent les flancs rocheux d’une montagne ou les barreaux d’une échelle — soit en s’aidant soi-même par l’adhérence des mains, des genoux ou des pieds à une corde ou au tronc lisse d’un arbre, soit, enfin, par les bras seuls, en accomplissant une culbute ou un rétablissement. Grimper à l’échelle est un sport enfantin auquel on peut se livrer tout jeune : mais on néglige de faire succéder à l’échelle de bois en position inclinée, l’échelle de corde posée verticalement ; c’est pourtant celle-là dont l’intérêt est le plus certain au point de vue du sauvetage. Fabriquez vous-même une échelle de corde, accrochez-la solidement à votre fenêtre ; descendez et faites descendre vos enfants, d’abord les mains vides, puis en portant des paniers, des fardeaux, des objets encombrants ; ils deviendront agiles comme des pompiers. Ensuite, vous remplacerez l’échelle par la corde unique, d’abord à nœuds, puis lisse, et vous verrez l’étonnant résultat de cette gymnastique si simple. Quant aux arbres, il y en a toujours à portée. S’ils sont minces, unis et droits, on y monte comme au mât de cocagne ; si, au contraire, ce sont des troncs très larges, mais hauts et droits, voici un procédé peu usité dans nos pays et, pourtant, très bon à connaître. On s’asseoit à terre, l’arbre entre les jambes, et on se passe aux pieds les nœuds coulants d’une pièce d’étoffe — une large ceinture de laine, par exemple. Cette ceinture enserre l’arbre, y adhère et permet de se hisser rapidement et sans fatigue au sommet, en élevant successi-