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REVUE DU PAYS DE CAUX

appliquez contre un mur une botte de paille et vous tendez dessus et clouez tout autour une pièce de forte toile de la hauteur et de la largeur d’un homme moyen. Sur le matelas les coups peuvent pleuvoir à poings nus ; les contacts sont suffisamment rudes sans être dangereux ; la détente du bras et de la jambe s’opère complète ; l’épaule et la hanche prennent toute la mobilité désirable[1].

La boxe est un combat sans armes. L’arme la plus simple et la plus naturelle c’est le bâton. Le bâton, et son diminutif la canne, ont donné naissance à des escrimes savantes et un peu plus compliquées que nature. Laissez de côté ces théories et ne choisissez ni la longue perche qui se manie à deux mains, ni la légère badine qui fouette en frappant. Prenez la grosse canne de promenade, c’est-à-dire l’objet usuel dont il importe de savoir tirer tout le profit possible à l’occasion. L’art du bâton consiste principalement dans le moulinet et se ramène à l’assouplissement du poignet — des deux poignets, puisque c’est un principe fondamental, posé une fois pour toutes, que chaque sport doit être pratiqué successivement des deux mains de façon que si le côté gauche n’atteint pas la même dextérité que le droit, du moins ils soient à peu près d’égale force et que l’harmonie du corps ne s’en trouve pas compromise. Le but à établir, pour le bâton et pour l’escrime en général, se composera d’un pieu épais fortement entré en terre, de la hauteur d’un homme et qui devra être revêtu d’une enveloppe de grosse toile bourrée de paille. Ce même but pourra servir à l’escrime du sabre. Coups de tête, de figure, de flanc, de ventre, de banderole et de manchette, cette escrime ne se compose pas d’autre chose ; c’est une des plus simples en théorie et pourtant une des plus variées et des plus amusantes à pratiquer. Si les sabres de métal sont coûteux, on peut se procurer à bon marché des sabres à lames de bois qui sont en usage dans les salles d’armes pour les commençants.

Restent le fleuret et l’épée. Ici, l’enseignement d’un technicien se remplace difficilement. Pour l’oser, il faut que vous ayez suffisamment pratiqué ce sport pour le bien posséder ou du moins pour pouvoir vous y remettre en peu de temps. Sans cela vous ne

  1. On peut aussi se fabriquer un boxing-bag en emplissent de son un sac de toile ou de cuir que l’on suspend à une solive par le moyen d’une corde plus ou moins longue, selon l’amplitude du balancement que l’on veut produire.