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REVUE DU PAYS DE CAUX

sur les bourses de l’enseignement primaire supérieur ; 25.000 francs sur les secours de l’enseignement primaire ; 3.000 francs sur les encouragements aux savants et gens de lettres ; 10.000 francs sur la réfection et l’entretien des grandes eaux de Versailles ; 50.000 francs sur les travaux à faire au Louvre et 28.000 francs sur ceux de Saint-Cloud. Ailleurs, au chapitre du commerce, on relève des réductions de 1.000 francs sur le chapitre des récompenses honorifiques aux vieux ouvriers ; de 10.000 francs sur les bourses à l’École centrale ; de 14.500 francs sur les subventions et encouragements aux sociétés ouvrières, syndicats professionnels, etc… Il n’y a pas une de ces économies qui ne soit anti-démocratique au premier chef et probablement le ministre de l’Instruction publique ne s’est pas résigné sans regret à les proposer. N’y avait-il donc aucun moyen de les éviter et le budget ne peut-il s’équilibrer qu’avec ces vétilles ? Le pire de la chose est que ces sacrifices ne serviront à rien ; le prochain budget sera en déficit à son tour et on tondra de nouveau des prés déjà ras. Il en sera ainsi tant que la République et avec elle tous les états d’Europe, ne prendront pas la courageuse et indispensable initiative de tailler en grand dans la forêt du fonctionnarisme. C’est là qu’est le déplorable virus ; une fois entrée dans la voie de l’accroissement annuel du nombre des fonctionnaires, aucun salut n’est possible pour la cité moderne qu’en rétrogradant franchement.

La côte des Somalis.

La guerre dans laquelle les Anglais sont engagés n’est pas une guerre de conquête territoriale, mais avant tout de défense sociale. Un fanatique s’est levé contre eux qui aurait pu tout aussi bien se lever contre nous ou contre les Italiens et l’on sait ce que coûte toujours l’apparition d’un de ces « prophètes » musulmans qui prêchent la guerre sainte contre les chrétiens sans distinction de nationalité. L’Angleterre en cette circonstance lutte pour tous. Mais dira-t-on, que fait-elle en ces parages ? Il y a longtemps qu’elle et l’Italie se partagent l’espèce de cap gigantesque qui, à l’est de l’Afrique, s’avance dans l’Océan Indien. Ce cap n’est à l’intérieur qu’un désert affreux, mais les côtes sont considérées comme ayant quelque avenir stratégique sinon commercial. C’est pourquoi les Anglais possèdent Berbera et les Italiens, Obbia. Pour nous, nous sommes pourvus et nous possédons même le meilleur