Page:Revue du Pays de Caux n5 novembre 1902.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
168
REVUE DU PAYS DE CAUX

de ceux qui leur prêchent la conciliation et la bonne harmonie.

La leçon semble avoir porté. Là aussi des élections ont suivi de près, comme il arrive souvent en pays démocratique ; et leurs résultats ont été symptomatiques. À Genève, la liste radico-socialiste a été complètement battue ; dans le reste du pays, les socialistes, qui se croyaient sûrs de vaincre, ont éprouvé de durs mécomptes et le radicalisme a reçu un sévère avertissement.

Socialisme et Anticléricalisme.

Les Congrès sont, avec les grèves, les manifestations préférées du parti socialiste ; les Congrès constituent son meilleur moyen de propagande, comme les grèves, son meilleur moyen d’action. Nous parlions l’autre fois des Congrès d’Aussig et de Zwolle ; celui d’Imola a accusé les mêmes indices d’ébranlement, sinon de désorganisation. Le dernier en date s’est tenu à Munich et il a présenté cette particularité que MM. Bebel et de Vollmar, les deux célèbres leaders Allemands, y ont dénoncé, en termes très énergiques, les dangers de l’anticléricalisme. Ils ont mis leurs disciples en garde contre cette imprudence grave de mêler les choses de la politique à celles de la conscience et d’associer deux ordres d’idées et de faits si dissemblables pour ne pas dire si opposés. Il y a longtemps que des esprits éclairés ont indiqué la maladresse que commettaient les socialistes en prenant parti dans des querelles absolument étrangères à l’objet de leurs efforts. Mais la maladresse a été commise, et il est, sans doute, bien tard pour espérer la réparer. On peut, d’ailleurs, se demander si le caractère de petite chapelle que revêt le socialisme Allemand n’est pas pour une large part dans les succès qu’il a obtenus en maints centres ouvriers ; … tant le besoin d’une chapelle est persistant dans l’humanité.

Kossuth et Mathias Corvin.

Tout l’univers civilisé s’est uni de cœur à la nation Hongroise dans les hommages rendus par elle à la mémoire d’un de ses fils les plus illustres, Louis Kossuth. Celui qu’on nomme justement