Page:Revue du progrès - 1840 - vol4.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

a rendu en vulgarisant des idées si généralement ignorées ou méconnues[1].

Disons quel remède, selon nous, serait possible. Nous ne regardons d’ailleurs que comme un état transitoire l’ordre social dont nous allons indiquer les bases.


CONCLUSION.

IV. DE QUELLE MANIÈRE ON POURRAIT, SELON NOUS, ORGANISER LE TRAVAIL.


Le gouvernement serait considéré comme le régulateur suprême de la production, et investi, pour accomplir sa tâche, d’une grande force.

Cette lâche consisterait à se servir de l’arme même de la concurrence pour faire disparaître la concurrence.

Le gouvernement lèverait un emprunt, dont le produit serait affecté à la création d’ateliers sociaux, dans les branches les plus importantes de l’industrie nationale.

Cette création exigeant une mise de fonds considérable, le nombre des ateliers originaires serait rigoureusement circonscrit ; maison vertu de leur organisation même, comme on le verra plus bas, ils seraient doués d’une force d’expansion immense.

Le gouvernement étant considéré comme le fondateur unique des ateliers sociaux, ce serait lui qui rédigerait les statuts. Cette rédaction, délibérée et votée parla représentation nationale, aurait forme et puissance de loi.

Seraient appelés à travailler dans les ateliers sociaux, jusqu’à concurrence du capital primitivement rassemblé pour l’achat des instruments de travail, tous les ouvriers qui offriraient des garanties de moralité.

Comme l’éducation fausse et anti-sociale donnée à la génération actuelle ne permet pas de chercher ailleurs que dans un surcroît de rétribution un motif d’émulation et d’encouragement, la différence des salaires serait graduée sur la hiérarchie des fonctions ; une éducation toute nouvelle devant d’ailleurs sur ce point changer les idées et les mœurs. Il va sans dire que le salaire devrait, dans tous es cas, suffire largement à l’existence du travailleur.

Pour la première année devant suivre l’établissement des ateliers

  1. Études sur les socialistes modernes, par M. Louis Reybaud. Paris chez Guillaumino, rue St-Marc, galerie de la Bourse, 5.