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positive ; 4o la loi divine positive[1]. D’ailleurs, sous l’influence évidente des jurisconsultes romains, il nous parle aussi d’un droit naturel qui, « dans son sens le plus général, est commun aux hommes et aux animaux[2] ».

Théologiens des époques subséquentes, canonistes, juristes du droit laïque, publicistes de Bodin à Montesquieu, philosophes aux systèmes les plus divers tels que Hobbes, Spinoza, Leibniz, Locke, accueillirent l’idée de droit naturel qui ne fut rejetée que par un petit nombre de sceptiques tels que Montaigne[3].

Mais, en outre, après la Reforme et la Renaissance, et surtout à partir du XVIIe siècle, il se constitua une école du droit naturel. On peut dire qu’elle eut pour créateur Grotius[4], bien que celui-ci ait eu des devanciers. Elle fut particulièrement florissante chez les nations protestantes ; ses principaux représentants furent, outre Grotius : Selden[5], Puffendorf[6], Cumberland[7], Heineccius[8], Wolff[9], Burlamaqui[10], Vattel[11]. Elle eut pour proche parente, au XVIIIe siècle,

  1. Saint Thomas, Summa, Ia IIae, q. 91. (Edit. Cologne 1639, I, p. 267 et s.)
  2. Id. op. cit., Ia IIae, q 57. (Edit. Cologne 1639, III, p. 179 et s.)
  3. Montaigne, Essais, L. II, Ch. XII. (Edit. La Haye, 1727, t. II, p. 542 543).
  4. Grotius, De jure belli ac pacis, 1625.
  5. Selden, De jure naturali et gentium, 1636-40.
  6. Puffendorf, De jure naturœ et gentium, 1672 ; De officio hominis et civis, 1673.
  7. Cumberland, De legibus naturœ disquisitio philosophica, in qua earum forma, summa capita, Ordo, promulgatio e rerum natura investiganiur ; quin etiam Elementa philosophiœ Hobbianœ, cum moralis, tum civilis, considerantur et refulantur, 1672.
  8. Heineccius, Elementa juris naturœ et gentium, 1738.
  9. Wolff, Jus naturœ methodo scientifica pertractatum 1740 ; Institutiones juris naturœ et gentium 1745 ; Jus gentium methodo scientifica pertractatum, 1750.
  10. Burlamaqui, Principes du droit naturel, 1747. Principes du droit politique, 1751. Principes du droit naturel et politique, 1763.
  11. Vattel, Le droit des gens ou principes de la loi naturelle appliquée à la conduite des nations, 1756. — Outre les auteurs qui précèdent on peut citer encore : Hooker, Ecclesiastical Polity 1593 ; Guillaume Grotius (frère, de l’illustre Hugo Grotius), De principiis juris naturalis Enchiridion, 1667 ; Christian Thomasius, Institutiones jurisprudentiœ divinœ in quibus hypotheses illustris Puffendorfii circa doctrinam juris naturalis apodictice demonstrantur et corroborantur, 1688 ; Fundamenta juris naturalis ex sensu communi deducta, 1705 ; Bodin (Henri), Dissertatio de jure mundi, 1690 ; Ricardus Andala, Syntagma theologico-physico-metaphysicum complectens compendium theolbgiœ naturalis