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roté chaque article en chiffres arabes ; on a de plus ajouté, en tête de chacun d’eux, sa cote et sa date : c’est un soin fort louable, bien qu’il altère un peu la « physionomie véritable » du manuscrit, au moins pour la partie réservée aux Établissements proprement dits. Enfin, on a rejeté en appendice un certain nombre de documents qui corrigent ou complètent ceux du registre. Un glossaire, les deux tables des documents citées plus haut, une table alphabétique des noms propres, une table des matières et une liste d’additions et corrections complètent utilement le volume.

Les éditeurs ont un grand mérite : ils ont apporté un soin méticuleux à la transcription des pièces, à l’impression et à la correction des épreuves[1] ; le travail était d’autant plus malaisé que la plupart des actes sont rédigés en langue vulgaire ; la moindre partie est en latin ; il y a aussi quelques pièces en vieux français et une en espagnol. Or, chacun sait quelle attention il faut apporter à la copie de ces pièces, écrites en langues sans orthographe fixe et d’une intelligence parfois difficile. Autant qu’il est permis de le dire quand on n’a pas vu soi-même l’original, les textes semblent être reproduits ici avec une fidélité remarquable.

Ces textes offrent un double intérêt : historique et philologique. Sur le second point, il n’y a pas lieu d’insister ici ; c’est aux spécialistes de dire jusqu’à quel point les cotes sont toujours l’interprétation exacte des articles et si le glossaire est correct et complet. Les historiens trouveront un riche butin à faire dans un volume qui compte plus de cinq cents documents répartis en quatre siècles. Une bonne partie de l’histoire intérieure de Bayonne y est contenue. M.  Giry avait déjà montré le parti qu’on pouvait en tirer pour l’étude des institutions municipales[2] ; sur la police, le droit et la procédure, le commerce maritime et la pêche, l’industrie et les corps de métiers, le Livre des Établissements donne des documents d’un prix inestimable, et l’on doit désirer que la municipalité bayonnaise, encouragée par le succès de ce premier volume, hâte l’apparition des suivants.


Ch. Bémont.



  1. Nous croyons utile de reproduire ici la note 2 de la page xxvi : « La copie entière du Livre des Établissements a été faite par MM.  Édouard Ducéré et Pierre Yturbide ; pour le collationnement, ils se sont adjoint M.  Charles Bernadou ; la correction des épreuves a été faite par MM.  Pierre Yturbide et Charles Bernadou. La préface a été rédigée par M.  Charles Bernadou ; le glossaire par M.  Édouard Ducéré, les tables par M.  Pierre Yturbide. »
  2. Les Établissements de Rouen, chap. vii et viii.