tout autrement pour Charles d’Orléans. Il était le tuteur de son frère et administrait ses revenus[1]. Cependant, sitôt débarqué en Angleterre, il ne songea qu’à en sortir[2]. Il suspendit, durant une année, les gages de ses serviteurs[3] et voulut d’avance révoquer tous les dons qu’il pourrait faire[4]. Puis, il se flatta que l’empereur Sigismond, qui gémissait en public sur la captivité des princes des fleurs de lis[5], lui vaudrait la liberté[6]. Il le fit défrayer somptueusement en Orléanais[7]. En Angleterre, il dîna à sa droite[8]. Mais ce fut tout. Sigismond repartit, bon allié d’Henri V, et renvoya « les Français à tous les diables[9]. » Quelques mois après, la mission dont fut chargé Gaucourt en France n’amena pas davantage la paix ni la délivrance des prisonniers[10]. Bien plus, en 1421, Henri refusa net d’échanger Charles contre des gentilshommes anglais[11]. Il recommandait sur son lit de mort, en 1422, de ne pas relâcher le duc avant que Henri VI, âgé alors de neuf mois, fût majeur[12]. Et, de fait, il fallut que Charles attendit encore quinze ans pour que le roi d’Angleterre voulût bien, en 1437, prêter l’oreille à de nouveaux pourparlers[13]. Ceux-là, du
- ↑ Les textes qui le prouvent ne se comptent pas. Arch. nat., P. 1404, 2, no 230 ; P. 1405, 1, 326, 368, etc.
- ↑ Brit. Mus., Addit. chart. 3472. — Arch. nat., K. 68, no 10. — M. de Maulde se trompe donc, Hst. de Louis XII, citée, I, p. 40-41, en écrivant que Charles « se préoccupa avant tout de délivrer son frère. »
- ↑ Brit. Mus., Addit. chart. 3472, citée, et Arch. nat., K. 68, no 10.
- ↑ Ibid., id.
- ↑ Religieux, t. V, 746. Cité par M. de Beaucourt, Hist. de Charles VII, t. I, p. 263, n. 2.
- ↑ Bibl. nat., lat. 15173, fol. 234, 237. Cités par M. de Maulde, Hist. de Louis XII, I, 31, n. 1.
- ↑ Bibl. nat., Pièces orig. 759, no 17254, p. 37 ; Ibid., lat. 17059, no 161.
- ↑ Wavrin, II, 232. — Lefebvre Saint-Remy, I, 279-280. — Th. Walsingham, Hist. anglic., II, 315. — Capgrave, Liber de illustribus Henricis, p. 118.
- ↑ Beaucourt, op. cit., I, 263-267.
- ↑ Ibid., p. 270. — Capgrave, p. 115. — Th. Walsingham, Hist. anglic., II, 307-309. — Elmham, Lib. metr., p. 112-114, v. 353-355, 363-366. — Religieux, V, 538. — Chron. anon., D’Arcq, VI, 228. — Lefebvre Saint-Remy, I, 225-229. — J. Raoulet (Vallet), III, 154. — Juv. des Ursins (Godefroy), 291.
- ↑ Tyler, Henry V of Monmouth, etc. Londres, 1838, t. II, p. 218, 260, 292. — Vallet de V., Hist. de Charles VII, I, 261, n. 2.
- ↑ Henri VI mourut le 31 août 1422. Son fils, Henri VI, naquit le 6 décembre 1421. Tyler, op. cit., II, 305-306. — Wavrin, II, 423. — Redmanni, Histor. H. V., 59. — Bazin, I, 41 et n. 2. — Raoulet, III, 172. — Chastellain, Kervyn de Lettenhove, I, 328-329. — Erreur de date, Geste des nobles, 186. — Cf. Lefebvre Saint-Remy, II, 62.
- ↑ Cf. infrà, textes cités, et Beaucourt, op. cit., II, 463 ; III, 151.
ni Bourbon ni « ses ayant-cause » ne furent dispensés de payer ce qui leur revenait, comme le prouve l’affirmation de Jean d’Angoulême lui-même en décembre 1444. Arch. nat., J. 647, 14.