lettres postérieures à la publication de son livre[1]. La question est importante et mérite un sérieux examen.
D’abord, quel argument peut-on tirer du ms. lui-même, ce ms. unique conservé à la Bodléienne ? Le ms. contient un choix de poésies tirées de divers auteurs : Chaucer, Lydgate, etc. ; il a été copié dans la deuxième moitié du xve siècle par des scribes écossais. Sur ces différents points, tout le monde est d’accord. La date du ms. peut être serrée d’un peu plus près grâce à une note inscrite au fol. 120 et qui nous apprend que la « naissance de notre souverain Jacques IV eut lieu l’an du Seigneur 1472, le 17e jour du mois de mars, le jour de la fête de saint Patrice le Confesseur, au monastère de la Sainte-Croix (Holyrood) près Édimbourg. » Cette note, de la même écriture que le poème qui la précède[2], montre que la fin du ms., dans laquelle se trouve précisément le Kingis Quair, doit avoir été écrite après l’avènement de « notre souverain Jacques IV, » c’est-à-dire après 1488.
Le « Cahier du Roi » occupe dans le ms. les fol. 191 à 211. Deux notes, qui ne sont pas des interpolations faites après coup, mais qui ont été copiées par les scribes en même temps que l’œuvre elle-même, attribuent expressément le poème, en son commencement et à sa fin, au roi Jacques Ier. « Ci-après commence, » dit la première note, « le Cahier fait par le roi Jacques d’Écosse, premier du nom, appelé le Cahier du Roi, et fut fait quand Sa Majesté était en Angleterre » (Heireefter followis the quair maid be King James of Scotland ye first, callit ye Kingis Quair and maid when his Ma. wes in Ingland). La note à la fin du poème est ainsi conçue :
Explicit, etc., etc., etc.
Quod Jacobus primus Scotorum rex illustrissimus.
Voilà un témoignage formel que, comme nous le verrons, un autre témoignage, au moins, tout à fait indépendant, vient corroborer. Comment M. Brown en dispose-t-il ?