Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/530

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la fixer à la rivière, encore mal connue, qui se jette dans la lagune en face de l’île Laydet.

L’aspect du pays est ici bien différent de ceux de la partie orientale de la lagune. Le terrain présente une vaste étendue de plaines ondulées par une suite de mamelons, plantées de roniers et parsemées de bouquets de bois peu épais. Sur les bords du lac, les fourrés sont toujours aussi impénétrables, mais au fond de la baie de Dabou, le terrain se relève immédiatement et la plaine commence.

Fort de Dabou. — C’est ce point qui fut choisi pour l’établissement d’un fort. A la suite de l’expédition d’Éboué, les chefs de Débrimou cédèrent au commandant Baudin tous les terrains nécessaires à notre établissement. La prise de possession eut lieu le 10 octobre 1853. Les travaux commencèrent immédiatement ; aujourd’hui, le fort est complètement terminé. Il se compose d’une solide maison à un étage avec galerie, et d’une enceinte carrée bastionnée et garnie de meurtrières ; la face nord de la maison forme un des côtés de l’enceinte. Ce fort peut défier toutes les attaques des naturels qui n’ont aucun moyen pour l’assaillir régulièrement et qui, au reste, ne l’ont jamais essayé. Il est placé dans une excellente position, sur un plateau qui s’élève d’une dizaine de mètres au-dessus des eaux de la lagune. La garnison, tout en payant son tribut aux fièvres et à la dysenterie, a été jusqu’à présent épargnée par les terribles épidémies qui, à plusieurs reprises, ont fait de si cruels ravages à Grand-Bassam et à Assinie.

La baie de Dabou offre un excellent abri ; la profondeur de l’eau y est de 4 mètres en moyenne, et on peut mouiller par 2 mètres 1/2 à deux encâblures de terre, en face du fort. Sa longueur et sa largeur sont égales, un mille et demi. On n’y compte que deux villages, celui d’Ilaf sur la côte Est, et celui de Daboitier sur la côte ouest.

llaf, Daboitier. — Ilaf est situé sur le bord de la lagune. C’est un pauvre village de pêcheurs de 200 habitants ; on peut mouiller à toucher son débarcadère. Daboitier, plus petit qu’Ilaf, est bien plus important ; c’est le point où s’embarque l’huile que les gens de Débrimou vendent aux Jack-Jack. Le chef, Kassomblé, est un traitant assez actif. Une petite île se trouve à la pointe de Daboitier ; des hauts-fonds ne permettent pas de s’approcher du débarcadère à plus d’une encablure.

Bouba ou Abobo. — Un autre village, celui de Coria, se trou-