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coudées ne se ressemblent qu’à peu près. Cependant c’étaient la de véritables mesures, et personne ne s’est avisé de leur contester ce titre. Pourquoi se montrerait-on plus rigoureux à l’égard des métaux précieux ?

D’ailleurs il ne s’agit pas ici d’une théorie, d’une découverte, d’une innovation ; il s’agit d’un fait constant et irrécusable. Il est évident que tous les jour, on mesure la valeur de toutes les marchandises par la valeur des métaux précieux. Cela est usité chez tous les peuples, dans tous les pays, depuis l’antiquité a plus reculée. Il est impossible de nier le fait : c’est là pourtant ce que prétendent faire nos économistes. Mais est-ce expliquer les faits que de les nier ? non. L’explication des faits peut être difficile ; mais il faut la chercher, et, si on ne la trouve point, avouer qu’on ne la trouve point.

Personne n’ignore que la valeur de chaque marchandise, lorsqu’on veut s’en faire une idée exacte, s’exprime par la valeur correspondante d’une somme d’or ou d’argent. C’est là ce qu’indique l’idée du prix. Le prix, comme chacun sait, c’est la valeur d’une marchandise exprimée en argent ; et, en ce sens, le prix est la mesure de la valeur. Toutes les fois qu’on veut se faire ou exprimer l’idée d’une valeur, on la met sous la forme d’une somme d’or ou d’argent. Lorsqu’on veut indiquer le taux d’une valeur quelconque, lorsqu’on veut faire connaître la fortune d’un particulier ou le revenu d’un État, on le fait par le moyen de l’or ou de l’argent. On énonce la quantité d’or ou d’argent dont la valeur est égale à celle de la marchandise dont