lement convenir à l’un et à l’autre des métaux précieux. Mais comme nous connaissons ces deux métaux, nous pouvons les employer l’un aussi bien que l’autre à l’usage auquel ils se prêtent également, et le fait est que nous les employons concurremment à la mesure de la valeur. Nous estimons une chose en argent quand nous disons qu’elle vaut 30 livres, 50 francs, 25 écus. Nous pouvons dire que nous estimons une chose en or, lorsque nous disons qu’elle vaut 30 pistoles, 40 louis, ou 50 guinées. Effectivement, les livres, les francs, les écus, représentent des quantités d’argent ; tandis que les pistoles, les louis et les guinées, peuvent être considérés comme représentant des quantités d’or. D’ailleurs, il est toujours loisible de prendre pour terme de comparaison une quantité d’argent ou une quantité d’or.
À l’époque où les métaux précieux étaient beaucoup plus rares, et par conséquent beaucoup plus chers que de nos jours, on a vu quelques peuples prendre pour termes de comparaison, dans la mesure de la valeur, des métaux beaucoup plus communs que l’or et l’argent, tels que le fer et le cuivre. Tout le monde sait que Lycurgue avait établi, à Sparte, une monnaie de fer. On sait aussi que, chez les Romains, la valeur se comptait par livres de cuivre. L’as représentait, en effet, une livre de ce dernier métal, et le sesterce, qui fut employé plus tard comme unité de mesure, signifiait deux as et demi.
Mais chez les peuples riches et industrieux, comme les Athéniens, les métaux précieux devinrent d’assez bonne heure plus abondans, et l’unité de mesure de